mardi 13 décembre 2011

pommade magique

Ça fait quelques temps que je l'ai découvert, et à chaque fois que j'en mets une couche, je me dis que c'est encore mieux qu'avant, vraiment plus fort que ce que je pouvais imaginer. Ça ressemble un peu à l'homéomlasmisme, tellement on peut en mettre n'importe quand, quand on a un petit bobo, un problème de cœur, une douleur fracassante au ventre, un mal de dos, quand on veut en fait, même quand on n'a rien, c'est parfait, c'est bon pour tout, et ça s'appelle Apollo Brown.

Alors Apollo Brown, c'est pas un petit débutant qui arrive avec une bonne idée, tout le monde crie au génie et 2 ans après on l'a oublié. Non, le gars, ça fait plus d'une décennie qu'il innove. Il en a même un peu chié, si je puis me permettre. On lui a fermé plus d'une porte au nez, et ça l'a pas empêché de continuer et de persévérer dans sa voie. Parce que c'est vraiment d'une voie dont il s'agit, il a construit quelque chose d'unique, et dans 20 ans, je suis prêt à parier qu'on parlera de lui comme on parle de RZA, de J-Dilla, de Madlib, de Primo, de Pete Rock aujourd'hui, des beatmakers qui ont vraiment fait avancer le schmillblik, des mecs qui ont ouvert la voie, qui ont créé quelque chose d'original, des précurseurs. Et Apollo Brown est de ceux-là !!!
Quand on voit la qualité des productions qu'il sort, c'est presque à chaque fois une claque, c'est presque à chaque fois mieux qu'avant, c'est toujours de la haute voltige, on plane quoiqu'il en soit dans les stratosphères du rap international, avec quelques pics inatteignables, comme The Left, sorti en 2010, avec un DJ, DJ Soko et un MC, Journalist 103, de Detroit. Ah oui, j'ai oublié de dire que le bel Apollo, (bon, ma meuf me fait dire qu'il n'est pas terrible, et c'est pas faux) vient de Motown City, qu'il côtoie le monde de MelloMusic Group, un des labels Hip Hop à surveiller de près tant la qualité de chaque sortie est au RDV, c'est impressionnant, d'ailleurs, je n'ai jamais été déçu par un artiste de chez eux, prenons DTMD, Oddisee ....
Bref, revenons à nos apollons, et à The Left surtout.
Cet album, Gas Mask, va devenir culte, je pense, il y a tout pour qu'il le devienne, un MC déchaîné, limite hard-core, des scratchs de compétition, et des prods d'une précision, d'une richesse ... C'est très influencé Soul Music, le son du vieux vinyl qui crépite, les voix de James Brown ou de Syl Johnson samplées à profusion, des cuivres, des cordes, et une touche particulière dans les beats, presque minimalistes. Et puis le son, le gros son bien lourd, ça pue la MPC jusque dans le garage, c'est pour dire !!! On aurait pu penser à du meilleur RZA période premiers albums du Wu Tang, Ghostface ou Raekwon, mais non, en fait, c'est autre chose, c'est unique et c'est vraiment monstrueux.

exemple avec Chokehold, le morceau Hip Hop de l'année 2010, et je pèse mes mots :


ou ça :


ou alors :


Bref, moi je trouve qu'on est dans un univers très particulier, suffisamment dense et prenant pour parier ma paire procréatrice dans 20 ans donc, on verra, d'ici là. C'est vrai que je n'en aurais de toute façon plus besoin !!

Et le pire, c'est qu'il n'a pas fait que ça, Daily Bread, par exemple, autre album de l'année, c'est Hassaan Mackey et lui :



Mais encore .... Brown Study, avec Boog Brown, ça sent la bombe à des kilomètres, tenez :


Voilà, c'est dit, alors à partir de maintenant, au moindre pépin, n'hésitez pas, une petite couche d'Apollo Brown et ça repart ... mieux qu'avec un Mars !!

dimanche 27 novembre 2011

réveils difficiles

Bon, une brève consultation, car je n'ai pas beaucoup de temps, je dois aller à la messe ....
Donc, le matin, c'est un peu dur, la position diurne, ça fait pas planer, surtout le dimanche, avouez-le, on l'a tous fait !
Quoiqu'il en soit, le meilleur moyen de passer ce cap difficile, c'est de se réveiller la bouche en fleur, mais quand je dis "en fleur", c'est vraiment en fleur, avec des vraies fleurs, et même plusieurs, je dirais 2, voilà, un duo de fleurs, un "flower duet". Un truc dans le style Delibes et son opéra Lakmé.


Et ça vaut tous les purs jus d'orange ou efféralgan de la Terre !!

jeudi 10 novembre 2011

rage de dent

Je ne connais qu'un seul remède vraiment efficace, et ça marche un peu pour tout, il suffit de déplacer le problème.
Par exemple, pas plus tard qu'hier, je discutais avec un ami blogger qui se plaignait d'une rage de dent horripilante. Il soufrait, à priori beaucoup, bref, on discutait de ci de ça, et lui me rabâchait toutes les 10 secondes que ses dents .... c'était insupportable et nanani et nanana .... alors à la fin, je lui ai conseillé de déplacer le problème. Devant l'attention qu'il m'accordait et l'impatience que je percevais dans son manque de voix, je me suis permis d'être un peu plus explicite, à savoir :
Si vous avez très mal quelque part, pour oublier votre douleur, il faut vous faire mal ailleurs.
Mais vous êtes fou, me direz-vous, après je vais avoir mal ailleurs !
Et bien c'est exactement ce que je suis en train de vous dire, une autre douleur mais que vous maîtrisez un peu mieux et puis ça change, c'est sympa et c'est toujours ça de pris, par exemple, défoncez-vous les tympans !
En partant de là, je vous conseille plutôt un bon Slint, ça détruit les oreilles, mais c'est aussi très beau, c'est mélodieux, c'est riche, c'est même mieux que ça, c'est planant, c'est surprenant, c'est rare et c'est  bien mieux qu'une rage de dent ou que Céline Dion !!!

Slint et moi, c'est un peu la même histoire que Fugazi et moi, mais avec une année d'intervalle. Même blocage, même claque, même ami à côté, mêmes silences pendant des heures, juste la surprise. On découvrait un son jamais entendu avant, une violence et une mélodie à priori incompatible et pourtant .....
Slint a tout du groupe culte, un premier album bouleversant, dans tous les sens du terme, suivi d'un deuxième album devenu cultissime, fondateur, "Spiderman", et une séparation prématurée. Un son rugueux, à la limite du métal d'Helmet, des structures déjantées, une production trempée dans l'acide, des rythmes fracassés, et à côté, des voix le plus souvent audibles, des lignes musicales magnifiques, ou à défaut plus qu'originales, ce qui est parfois plus intéressant ! Ils ont crée un style à part, le post-rock.
Chaque membre est parti faire évoluer la musique ailleurs, pour pas s'embêter dans la vie, ils sont allés créer, ou bien accompagner les Breeders, Tortoise, Will Oldham, Four Carnation, Aerial M et j'en passe.
Mais jamais très loin de Steeve Albini.
Ils ont marqué ma jeunesse, au même titre que Fugazi, que les Pixies ou que Sonic Youth.
Leur son pourrait faire penser au meilleur Nirvana, à My Bloody Valentine, mais le son, c'est tout, parce que le reste, c'est une toute autre histoire.


Le morceau n'est pas très court, c'est vrai, mais justement, soyez attentifs aux différents thèmes. L'intro est sommes toutes assez basique. Le thème est planté, bien campé, c'est sourd et c'est lourd. Mais dès 1'43, on entre dans un passage "métal hurlant", avec une rythmique pourtant très lancinante. Mais ça ne dure pas, à partir de 2'03, on revient à des accords moins bruyants mais tout aussi déstabilisants, dissonants même. Jusqu'à la 6'42, ça oscille entre le dissonant, le métal hurlant, des voix semi parlées, avec toujours ce thème récurrent mais tellement hypnotisant, des silences oppressants, des interludes qui annoncent une suite inimaginable, bref, on ne voit pas trop où ils veulent en venir. Et là, on comprend ! On assiste à un déferlement de violence, de son surpuissant, un mec qui hurle "I miss you" avec ses tripes, c'est énorme, c'est mélodique, c'en est presque beau, et ça s'arrête, comme pour nous surprendre jusqu'à la fin.
Ce morceau pourrait être classé à côté du " Paranoid Android" de Radiohead de par son côté orchestral, déstructuré, et déjanté.

Après ça, la rage de dent, c'est un détail superflu, des broutilles, de la gnognotte en boîte, d'ailleurs, on l'avait oublié.

mercredi 9 novembre 2011

stress

Un petit coup de stress ? Pas de câlin en vue, ou personne pour le faire ? Pas de zamal non plus ? Mais un besoin irrépressible d'être apaisé ?
Bon alors voilà :

On dit de certains humoristes qu'ils pourraient vous faire rire même en lisant le bottin ...
Et bien Solomon Burke, lui, il pourrait le chanter ... le bottin, qu'il vous ferait frissonner : c'est de la testostérone dans un gant de velours
C'est le " Marlon Brando " de la Soul.
Eh les filles, on ne s'affole pas, ce n'est pas la peine de reluquer le thermomètre toutes les 30 secondes, il bouge pas, c'est pas la température qui baisse ... c'est juste sa Voix ...  grave, grave... le plus bel instrument de ce morceau.
Il pourrait chanter dans une église, y taquiner les anges ... accompagné d'un orchestre de gospel ou d'un orchestre symphonique, d'un orgue ou d'une guimbarde, ça ne changerait rien, au final, c'est toujours du baume pour les bleus ....... les blues de l'âme . 
Quand on pense qu'il n'a failli rien faire, ç'aurait été un des plus grand gâchis musical de ces dernières décennies !!!!
Imaginez, Solomon Burke n'est pas un débutant, il a chanté la soul à peu près au même moment que James Brown. Grand mal lui a pris, car le petit James, malgré sa frêle silhouette comparée à celle de l'imposant Salomon, lui a tellement fait de l'ombre qu'on a à peine entendu parler de lui, tout juste une apparition dans la BO de Dirty Dancing, c'est pour dire !!! et il s'est noyé dans les affres de la dépression et de l'attente d'un succès qui ne viendra jamais. Pourtant, sa voix, sa voix ........
Au début du millénaire, un blanc-bec nommé Joe Henry, dont on entendra parler à plus d'un titre dans les lignes de ce blog, vient le voir et lui propose rien d'autre que la résurrection : un album produit de main de maître, d'une finesse sonore, d'une qualité instrumentale dépassant le cadre de la soul, du gospel, du blues, du jazz .... on est dans les confluents de toutes ces musiques l'espace d'un album, et cet album, c'est "Don't Give Up On Me"

Allez-y, pour les blessures de l'âme mais pas que, allez-y pour tout.

En voici un petit aperçu :
Sachez aussi qu'en dépit des apparences, et des préjugés, il s'est également acoquiné avec quelques grands noms de la country.
Oh, sacrilège, il a osé le dire, il aime la country, cette musique de cowboys qui taquinent la gâchette, tétinnent la bibine, le lasso et les rodéos, ces ploucs républicains racistes et machos comme peuvent l'être certains premiers ministres italiens ....
Et bien non, détrompez-vous, vous n'y êtes pas du tout et un jour peut-être aurais-je l'occasion de vous montrer que tout n'est pas tout blanc ou tout noir dans la country.
Pour en revenir au grand Solomon Burke, il est un des rares, avec Ray Charles notamment, à avoir fricoter avec la country, et c'est très bien comme ça. Un exemple ?

Voilà : 

Juste un dernier petit mot pour informer les aimables patients sensibles aux bleus de l'âme et au noir de Solomon, que le bougre a trépassé il n'y a pas très longtemps. J'en ai été très attristé.

jeudi 13 octobre 2011

aigreur d'estomac

Je trouve en passant que vous me demandez de plus en plus la lune, alors je sais que j'ai parlé de loups garous y a pas très longtemps mais quand même ! C'est vrai, je suis sollicité de toutes parts pour remédier à des problèmes qui ne relèvent pas vraiment de mes compétences, si je pui-puis-je me permettre ...
Qu'à cela ne tienne, les aigreurs d'estomac se ressentent très souvent suite à une terrible injustice. Et parfois, ça a du bon. En premier lieu, elle nous apprend la vie, et c'est déjà pas mal. Loin de moi l'idée de légitimer les abus perpétrés par ceux qui en sont les plus dignes prestidigitateurs, loin, mais alors là, très très loin ... de moi !
Par contre, s'y soumettre et l'affronter, l'injustice, pas le pesticide-gitateur, c'est faire preuve d'une grande vertu, lorsqu'on le fait avec dignité et humilité.
Donc, ce n'est pas forcément à soigner.

Prenez cette grande artiste, Jill Scott. En 1998, elle bosse avec The Roots. Ils travaillent à ce qui va devenir un des albums cultes du Hip-Hop : "Things Fall Apart".
Elle, elle sort de nulle part, pas connue, quelques featurings, quelques sorties remarquées, mais pas franchement de quoi fouetter un chat, bref, elle propose quelques idées aux Roots, dont une chanson, qui va faire un carnage : "You Got Me".
Ils enregistrent quelques pistes, ils bossent d'autres morceaux et arrivé au mixage, la maison de disque décide que la petite Jill n'est pas assez connue et qu'il faut que cette chanson soit chantée par une autre, plus connue, plus jolie, plus aguicheuse, plus ..... The Roots refusent, la major fait pression, comme d'hab', ils gagnent, mais nos amis Rootsiens obtiennent que ce soit Erykah Badu qui la chante et pas une mielleuse chanteuse de R&B fraichement sorti du moule à succès.
Et ça donne ça :


Bon, c'est vrai, c'est une tuerie, on est tous d'accord, y a pas à tortiller du cul pour chier droit, ça dépote, moi je dis Bravo !!! Entre nous, avez-vous remarqué la fin et le passage carrément Jungle, Drum&Bass, on se croirait chez Aphex Twin ! et c'est pas une boîte à rythme, c'est le grand Questlove aux baguettes !! Moi, ça me rend fou, ce morceau, cette voix, ce groove, bref .... Et puis Black Thought, c'est un peu un des meilleurs MC du cosmos quand même, vous en conviendrez non ?

Il n'empêche que notre brave Jill Scott se retrouve un peu au tapis. On aurait pu penser qu'elle l'aurait mal pris, c'est dégueulasse quand même, et profondément injuste ... et bien même pas ! Au final, elle n'en veut à personne, ni aux Roots, ni à Erykah Badu, c'est même un honneur pour elle, que sa chanson soit jouée par Erykah, la grande Erykah. Elle en veut à peine à la maison de disque. Dans une interview accordée quelque temps après, elle dit même que ça lui a donné l'envie de se concentrer sur les vraies valeurs de la vie et de revenir à la musique plus mature, plus sereine, plus grande. Moi, je veux bien la croire, surtout quand en 2004 sort son album : "Beautifully Human Words & Sounds Vol.2". Une pure merveille. Une leçon de soul, satinée d'instrus plus modernes, voire Hip-Hop, une production raffinée, une voix digne de la plus grande classe, l'album de la consécration. Elle vole même la vedette à toute une horde de chanteuses fort matées lors de ces fameux Grammy Awards à la mords-moi le nœud !!!
Ecoutez plutôt ça :


ou alors ça : quel groove sur ce morceau ! Enfin une chanteuse qui se lâche, qui part un peu en vrille de temps en temps, qui dérape, qui s'amuse, on en voit tellement rarement. Et ce rythme entêtant, envoutant, ce petit son jazzy à peine voilé, cette petite guitare à la George Benson, moi, ce morceau, il me fait beaucoup d'effet, je l'avoue.



La meuf sur la photo, on est d'accord, ce n'est pas elle, mais justement !!
Finalement, ça lui aura pas fait tant de mal que ça. Qui sait ? Aurait-elle sorti autant de bons trucs si le destin l'avait propulsée sur le devant de la scène un peu plus tôt ?

Bon je vous mets quand même l'original, celle avec Jill Scott, et en live, pour comparer :

samedi 8 octobre 2011

métamorphose

Si j'avais été ado là, par les temps qui courent, je pense que j'aurais été ce genre de rebelle un peu chiant qui ne rate aucune occasion de descendre dans la rue plutôt que d'aller en cours et qui, en cachette bien sûr, se mate toutes les séries avec des vampires et des loup-garou. Je cite donc True Blood et consorts dans les quelles les gars se transforment un peu comme ils veulent. Des fois, c'est pas très simple, il faut attendre la fois par moi où t'as pas forcement tes règles, mais où tu as la pleine lune dans la face sinon t'es rien. Dans d'autres circonstances, certains ne peuvent vivre que le soir, c'est sympa au début quand t'es jeune, mais ça fait une image un peu sombre dans ta télé, quand tout se passe la nuit.
Et puis tu as les métamorphes. Alors eux, c'est trop le pied, ils se transforment en animal quand ils veulent, ils ne sont pas obligés d'attendre le cycle infernal des menstruations ou n'importe quel autre !! Et ça te fait te poser des questions existentielles sur le fait de grandir, la maturité, l'âge adulte et tout ça quoi. Si je pouvais, je me transformerais en qui ? Pas en quoi, mais en qui ? Un peu le même genre de question que tu te rappelles t'être posé pendant ta séance de psy au cours de laquelle tu t'es plongé dans ton enfance à l'époque où tu rêvais d'avoir d'autres parents que les tiens, ça vous parle ???!!
En tout cas, si je pouvais être quelqu'un d'autre, je serais qui ?
C'est quand même un peu bien de se poser cette question, surtout quand t'es plus trop ado !
En tout cas, je l'avoue, j'ai peu de souvenirs de mon enfance, mais je me souviens m'être torturé l’encéphale plus d'une fois avec ce genre de questionnement quand j'étais jeune.
Le meilleur remède, à ce niveau-là, c'est lorsque la femme chat nous parle du meilleur.
Je fais bien sûr allusion à cette émouvante Chan Marshall, alias Cat Power lorsqu'elle chante "the greatest". Vous l'aurez sûrement entendu dans des films tellement cette chanson est touchante, enivrante. Moi, je la chante en louange tous les jours depuis la sortie de cet album éponyme pas si terrible que ça au demeurant. "The Greatest".

 Je traîne autour de Cat Power depuis 1996 et son "Nude as the news" sorti sur l'album "What Would the Community Think". J'avais été bluffé par la beauté de sa voix à une époque où je ne faisais absolument pas attention à ce genre de détail. Sa musique me faisait penser à Pavement, en moins punk, Sammy, Swell, ces groupes élevés à Sonic Youth mais qui en sont un peu sorti, gràce notamment  à des guitares moins virulentes. Mais sa voix !!! Je n'avais pas l'habitude d'entendre une si jolie voix sur ce genre de rock indé.
Après, il y a eu "You are free", très beau, moins alternatif, plus formaté aussi, et puis enfin, "the Greatest".
Et ça me fait plaisir d'en parler parce que son parcours résume un peu mes goûts, car sur cet album, elle retourne à l'essentiel, le son de Memphis, la Soul, le Son. D'ailleurs, elle s'accompagne d'anciens musicos d'Al Green, le grand Al Green, chanteur de soul auteur d'hymnes intemporels sur lesquels nous reviendrons sûrement plus tard.
Donc Cat Power peut nous parler de métamorphose et je la laisse car elle le fait beaucoup mieux que moi :


 Et puis je vous prescris aussi le premier, celui qui m'a fait tomber :


Je ne sais pas si c'est une bonne idée de mélanger les genres comme ça, mais ce n'est peut-être pas un hasard si je vous parle de métamorphose alors que ces temps-ci, je suis plongé dans l’œuvre de Richard Strauss et son "Metamorphosen" justement. Pour ceux qui en auront le courage, ça vaut le déplacement, c'est d'une intensité, ça fait mal au ventre tellement c'est poignant, épique, et vibrant. Je ne vous laisse que la première partie et les plus téméraires iront voir la suite.


vendredi 7 octobre 2011

solitude

Alors là, chers patients, c'est peut-être une des pires choses qui peut vous arriver !
On se sent "comme une bougie qu'on a oublié d'éteindre dans une chambre vide".
"La tête baissée laisse le cœur sur l'estomac, l'estomac sur les genoux, ma tristesse n'a d'égale que le coup de gueule muet de l'enfant seul que nul ne calcule".
Seul comme devant un frigo vide, ou comme s'il n'y avait plus personne dans les rues de New York.
Vous l'aurez deviné, ceux qui en parlent le mieux ne sont pas forcément ceux qui en font le plus, et il s'agit, en l’occurrence, de notre cher Oxmo national ainsi que de nos chers Simon & Garfunkel, pas nationaux du tout, par contre.

En ce qui concerne Oxmo Puccino, le célèbre agent secret client du Lipopette Bar, amateur de chemises noires, celui que l'on surnomme Black Popeye, entre autres, je voudrais le crier sur tous les toits, c'est sûrement le plus grand rappeur français de tous les temps.
Il manie la rime avec une dextérité de haute voltige. Il est capable de faire valser Georges Brassens et Nas dans un même bateau. Il est aussi celui qui assume enfin l'héritage du hip hop dans son intégralité, ni rap conscient, ni rap de rue, le rap, ce n'est pas soit l'un, soit l'autre, c'est les 2. Le message et les tripes.
A ceux qui ne comprennent pas pourquoi j'écoute encore du rap depuis que j'ai 12 ans, je leur réponds "avez-vous entendu "qui peut le nier ?", "peur noire" ou justement .... "l'enfant seul" ????"




Celle-là ou l'autre version, celle en compagnie de ce suisse de trompettiste, Erik Truffaz, qui surpasse peut-être l'original !


Pour les autres, je n'aurai pas besoin de le faire. Par contre, il se peut qu'en leur compagnie, je me sente obligé de me justifier quant à mes goûts prononcés pour la douce mélopée, de celle que l'on n'entend pas beaucoup chez mes amis rappeurs, mais plutôt chez les amateurs de folk ou de country.
 
Pour ceux qui préfèrent la médecine douce, l'homéopathie musicale, je vous propose l'énormissime "The only living boy in New York" de Simon & Garfunkel.
Et alors là, je vous le dit tout de go, nous avons affaire ici à un hymne, un monument sacré de l'histoire de la musique.
Une intro simple mais digne d'une bonne intro à la Beatles ou Radiohead. Et un refrain .... ah mes amis ... quel refrain : ça monte en puissance, on est tout en émoi, et au moment où on sent monter la sauce, ça se calme pour nous emmener dans des contrées idylliques, avec des chœurs à couper le souffle, la douceur d'un champ de blé dans le Luberon un soir d'été ! Les chevaux qui galopent en liberté, crinière au vent ....
Et puis hop, ça remonte, l'écho sur la batterie, ça vient ça vient, non pas encore, on retourne au couplet, avec les chœurs des chevaux en plus !
Je n'en dis pas plus, vous verrez si ils envoient la sauce ou pas !!!
Ecoutez-donc ça :


On se sent pas forcément moins seul, néanmoins, les oreilles en plus, on en viendrait presque à aimer ça .... d'être seul !

dimanche 2 octobre 2011

alzheimer

C'est pas la peine de se prendre la tête de chou l'homme, c'est incurable. Ce qui veut dire qu'il ne te reste plus que les yeux pour pleurer, tes mains pour les essuyer et tes fesses pour te lamenter sur le temps qui passe. De philosopher sur les traces qu'il laissera derrière lui, du pourquoi et du comment, notamment ce qu'on a fait mais surtout ce que l'on a pas fait, du passé, des souvenirs, du présent et de l'avenir, de ce qu'il reste à faire, et du temps qu'il reste pour le faire ... Bon, c'est bon là, arrête, réveille-toi, je sais pas, fais quelque chose ! Allez, c'est rien, c'est juste le temps qu'il fait ! Moi, ça me déprime.

J'arrête d'en parler, Nina Simone le fait beaucoup mieux que moi, et c'est dans "who knows where the time goes".
Alors c'est  vrai que c'est une reprise de Sandy Denny, artiste folk anglaise, sorte de Nick Drake morte trop tôt, on en a pas beaucoup parlé, elle faisait moins de bruit qu'Amy, et c'est pas plus mal.
Revenons à Nina, et à ce morceau qu'elle a joué en live un soir de déprime collective. Je sais, ça peut faire long mais s'il vous plait, écoutez ce qu'elle dit avant de chanter, ça dure quelques minutes, il faut le dico d'anglais pas loin mais elle est tellement stone qu'elle parle lentement, ça passe, on comprend. Et c'est magnifique ! Y a tout, les paroles, la voix, les cordes qui vibrent, et la musique ....
D'autant plus quand les autres muzikos s'y mettent ... d'abords une petite guitare, douce, ensuite Nina nous fait part de sa façon à elle de jouer du Bach au piano sur le temps qui passe, comme elle seule peut le faire, et puis après ..... ah ... après, la fin, l'apothéose, le final grandiose, l'esprit de la soul .... on vibre comme rarement, on est passé à travers la folk music, le jazz, le blues, le classique, et enfin la soul, tout ça en moins de 9 minutes.

 

Saviez-vous que Nina Simone s'était adonnée aux joies de la musique populaire par dépit ? Elle rêvait depuis toujours de devenir pianiste classique dans de grands orchestres, de reprendre Bach dans des opéras bondés. Je dis ça comme si je la connaissais, alors qu'en fait, je raconte peut-être n'importe quoi, qui sait ? Bref, comme elle était trop noire pour l'époque, on lui a dit "fait de la musique de noirs", alors elle a fait de la musique de noirs, du jazz, de la soul, de la pop, et grand Dieu Seigneur ! merci Nina pour ta contribution, même involontaire, à la musique en général !

Paraît-il que lorsqu'elle chante, la pluie s'arrête. Paraît-il qu'elle était folle. Paraît-il qu'elle n'a eu de cesse de se battre pour les droits civiques des afro-américains. Paraît-il, vers la fin de sa vie, elle aurait passé le plus clair de son temps (tiens, encore une histoire de temps !) caché dans son château, dans le sud de la France, à jouer du Bach toute la journée. Paraît-il, quand elle commençait un morceau, de Bach donc, car elle ne jouait que du Bach, elle suivait les partitions pendant un temps, et puis elle se laisser aller à exprimer ce qu'elle n'a jamais pu faire durant sa vie de célèbre musicienne populaire et frustrée, elle partait en vrille et se mettait à composer, à laisser libre cours à son imagination plus que débordante, en partant de Bach. Paraît-il que ces séances impromptues ont été enregistrées, cela représenterait environ 72 heures d'écoute. Et paraît-il aussi que ça va sortir, en coffret, un jour. Je crois que ce jour fait partie de ceux que j'attends le plus au monde !

J'ai oublié de préciser que, au delà du fait que Nina Simone est peut-être l'artiste que j'aime le plus au monde, cette ode au temps correspond à la musique d'une scène fantastique du seul film de John Malkovich, "Dancer upstairs", film génial au demeurant (même si le réalisateur est libertarien et qu'il est pour la peine de mort, paraît-il), et que je ne saurais que trop vivement vous conseiller.

gueule de bois

A défaut de citrate de bétaine, et si vous n'avez pas le luxe de passer votre journée entière affalé sur le canapé à regarder 12 épisodes de The Wire ou Breaking Bad, il ne vous reste qu'en dernier recours, City Boom Boom, du Groove Gang de Julien Lourau

L'anti-musique d’ascenseur donc et pourtant ... on pourrait presque y croire. C'est qu'on peut facilement se faire avoir. Pour peu qu'on n'ait pas l'habitude du jazz, encore moins du saxo, et hop, on classe tout ça à côté des Stan Getz-Samba-Braziou-les soirées de l'ambassadeur sont réussies !
Alors que là, on en est loin. Non pas que Stan Getz ne soit pas en odeur de sainteté de ce côté-ci de la salle d'attente, mais j'estime qu'on touche là à quelque chose de beaucoup plus personnel, novateur et risqué même.
Derrière un rythme binaire simple et plutôt groovy, Julien Lourau pose ici les bases de ce qu'il convient d'appeler la nouvelle scène jazz française. Nous sommes en 1998 et elle n'a absolument rien à envier à celle du nord, à celle d'outre-atlantique, ou à celle de Cuba. Alors c'est vrai que certains artistes n'ont pas attendu le troisième millénaire pour faire avancer la musique, c'est vrai (et c'est pas Texier qui est d'ailleurs souvent aux côtés du petit Julien qui va me contredire ) mais on assiste avec cet album à l'avènement du Label Bleu, à l'émergence d'une nouvelle scène plus que prometteuse. L'histoire le confirmera plus tard avec Bojan Z, Magik Malik, Eric Legnini, Noël Akchoté, Sebastien Martel, Eric Lohrer, Vincent Segal, Cyril Atef, voire même Sebastien Texier fils du père donc ...
Son véritable album, celui qui va enfin démontrer que non, le jazz n'est pas mort, ce serait plutôt The Rise, sorti quelques années plus tard, mais j'y reviendrai sûrement,

 

à la prochaine gueule de bois, qui sait ??

jeudi 29 septembre 2011

acnée purulente

Alors sur le coup, là, c'est vrai que je ne m'adresse pas à tout le monde.
En fait, ne sont concernés par cette ordonnance uniquement :
- les adolescents pubères et boutonneux, comme disait Akh dans le trop peu célèbre et néanmoins corrosif "j'ai pas de face";
- les hommes de 35 ans qui ne se laissent pas souvent pousser la barbe et qui, lorsque ça leur arrive une fois l'an, mettent des semaines à s'en remettre tellement leur petite peau fragile ne supporte pas les affres de la vie, c'est dru, ça pique, et on se dit qu'on aurait pieux fait de ne pas se la raser;
- les femmes qui, sous hormones, vivent extrêmement mal la cruauté du monde qui les entoure et qui, paradoxalement, voient fleurir sur leurs jolies visages une flore digne des plus grandes forêts primaires équatoriales;
- les touristes se baladant en Camargue ou sur une île tropicale dans laquelle sévissent ces saletés d'insectes vampires, les mistouques.
Et je pense qu'il y en a d'autres, tant pis.
Donc, les boutons, c'est pas cool, tout le monde le sait.
Et toutes ces crèmes pour jeunes ou pour femmes ou pour les 2, ça marche pas tout le temps.
Mais ne vous inquiétez pas, le docteur Poum etc a la réponse : un masque !
Et j'opterais même pour le masque qu’arbore MF Doom sur la pochette de Madvillain.

Alors Madvillain a sorti un des meilleurs albums de rap de l'après 90's, et c'est peu de le dire. Quoi qu'avec le pedigree des auteurs de ce véritable massacre, on aurait été fortement déçu d'un autre résultat. Il s'agit, entre autre, du plus grand faiseur de beat depuis la mort de Jay Dee, le talentueux Madlib. Celui-là même qui officia avec Lootpack d'abords, puis pour Declaime, Talib Kweli, Jay Dee, Strong Arm Steady, et tant d'autres, en touchant au jazz, à la musique funk brésilienne, à l'électro .... un vrai touche à tout qui excelle dans presque tout ce qu'il entreprend. Prenez l'album de remix de Blue Note, c'est une pure merveille qui mérite amplement d'être prescrite.
Mais si l'on ne devait retenir qu'un seul de ses exploits, ce serait sans aucun doute son projet avec MF Doom, Madvillain donc.
C'est que le MF Doom, en plus d'avoir traversé le pays de la peine de mort pour se remettre en question niveau rap, il a un peu abusé des pseudos, des surnoms, des AKA. On le connaît aussi sous les sobriquets de Viktor Vaughn, Metal Finger (écoutez la série des 9 Metal Finger, des pépites d'instrus hip hop funky jazzy groovy, les 9 merveilles du monde !) mais surtout Super Villain. Donc, ça donne Madlib + Super Villain = Madvillain.
Comme Danger Mouse + MF Doom = Dangerdoom,
ou aussi Jay Dee + Madlib = Jaylib
ça, c'est pour les incultes.
Donc, en 2004, un des meilleurs MC de tous les temps (il faut dire qu'il a une tchatche très particulière et plutôt aiguisée, le MF en question) s'acoquine avec un des meilleurs producteurs de tous les temps, pour révolutionner le rap en y insufflant un esprit complètement punk, fourre-tout, et déjanté. Un peu comme si le fantôme de Thélonius Monk s'était emparé de leurs corps pendant l'enregistrement.
C'est une leçon de finesse et de richesse instrumentale (non mais où va-t-il chercher tous ses samples ???), une maîtrise rythmique qui frôle la perfection, et une dextérité vocale impressionnante.
Je pourrais vous prescrire le seul "Accordion",


car il résume en moins de 2 minutes l'ambiance de cet album, mais je ne résiste pas à l'envie de vous faire goûter à "Bistro"


ainsi qu'au terrible "Rhinestone Cowboy"


Allez, un dernier pour la route, c'est d'ailleurs leur dernière sortie, ça date de 6 mois ou un peu plus, et c'est carrément monstrueux. Le gars, il est complètement barré, il sample un vieux morceau allemand, comme si le Wu Tang sortait un tube intergalactique en samplant Gérard Lenormand, non mais .... Ils n'ont plus aucun respect ces foutus rappeurs !


C'est mieux que des boutons plein la poire quand même, vous ne trouvez pas ???

mardi 27 septembre 2011

toxicomanie

Désolé si le cabinet est resté fermé pendant si longtemps, c'est que votre bon docteur Poum Poum Tchak était invité à un colloque des laboratoires Servier. J'avais perdu mon médiator !
Là, ça va mieux, j'ai moins mal au ventre et je dois vous parler de toxicomanie.
Donc, votre fils se drogue, et vous êtes inquiet. Vous ne vous rappelez plus ce que vos parents vous ont dit lorsqu'ils vous ont surpris dans votre chambre à tirer sur un petit bédot ? Vous ne vous souvenez pas de ces arguments si convaincants, de ceux qui vous remettent dans le droit chemin ?
Une seule solution, un seul mot : "straight edge".
C'est un mouvement issu de la scène punk hard-core de Washington qui prône (prônait je pense) une abstinence totale d'alcool, de drogues, de sexe, de ..... Oh my god, mais où vont-ils chercher tout ça ?
Il est associé à Ian McKaye, éminent membre de Minot Threat mais surtout de Fugazi.

Ah enfin !!!!! on y vient ! Depuis le temps qu'il nous en parle, de ce Fugazi .... Fugazi par ci .... Fugazi par là, et toujours rien ..... on va enfin savoir !!
Et je ne peux pas vous parler de Fugazi sans évoquer le souvenir de la première rencontre avec ce groupe. Cet épisode fait partie des moments les plus marquants de ma vie, et il continuera de me hanter jusqu'à la fin 2012 si on ne fait pas attention.
Bref, nous étions, mon ami Baleinouze et moi-même, assis à la table de sa cuisine d'étudiant, au début des années 90. Je venais d'acheter "Thirteen songs", le premier album de Fugazi, sorti quelques années auparavant. Il nous tardait de l'écouter, ça faisait quelques temps déjà qu'on y pensait. Nous voilà donc à cette table et mon cher ami étudiant insère le cd dans la fente, après nous avoir servi une petite bière pour étudiant fabriquée dans le nord de la France, donc pas très chère et pas très bonne, passons.
Le premier morceau commence et à ce moment-là, il s'est produit un truc très étrange : nous n'avons pas ouvert la bouche pendant 2 heures, soit 2 écoutes d'affilée. 2 heures sans parler, les oreilles scotchées aux enceintes, à se regarder, et à halluciner. Au bout de 2 heures, j'ai du dire quelque chose dans le genre "j'ai jamais rien entendu d'aussi bon de toute ma vie !!!"
Ces 2 heures ont bouleversé ma conscience, non pas de l'humanité, mais de la musique. J'ai été complètement scotché, nous étions complètement scotchés. Ca nous a cloué sur place, figé, à se demander ce qui venait de se passer. Et ce qui venait de se passer, c'est que Fugazi venait de changer notre vie, en tout cas la mienne.
J'ai suivi la carrière de ce groupe durant plus d'une décennie, à attendre le prochain album, à ne jamais être déçu, jusqu'à ce que je me lasse, non pas du groupe ni de leur musique, mais du son des guitares en général. Je me suis réveillé un jour en ne voulant plus écouter de rock, ni aucun groupe à guitare. Bon, j'y suis revenu, mais ça m'a permis de m'ouvrir à tant d'autres styles que je ne regrette rien.

Cette ordonnance commence à traîner en longueur, il ne faut pas que je m'éternise, je vous offre donc un des chefs-d’œuvre de Fugazi, j'ai nommé "the argument", sorti en 2001 sur l'album du même nom.
J'aurais pu en choisir d'autres .... et je le ferai sûrement prochainement.
D'ici là, bonne écoute.


Ah, au fait, en passant, il faut savoir que cette histoire de "straight edge", c'est de la foutaise, enfin, non, ça a réellement existé, mais ce pauvre Ian Mckaye n'a absolument rien à voir avec ce mouvement, beaucoup le pensent, mais en vérité, et bien c'est pas vrai. La vérité, c'est que certaines paroles d'une de ses chansons, à l'époque de Minor Threat, ont été complètement interprétées et qu'on a cru qu'il voulait dire abstinence ! C'est lui qui le dit. Comme quoi ... la drogue  ....... c'est vraiment pas bon !

dimanche 18 septembre 2011

otite chronique

Allez de ce pas vous faire remplacer le tympan, le restaurer, changer d'oreille ou ce que vous voulez, mais faîtes quelque chose ! Et vitement !!!
Si vous ne faîtes rien, cette cochonnerie va se transformer en surdité, et là, vous ne pourrez plus écouter les bons remèdes de votre cher et dévoué docteur préféré. Autant se suicider tout de suite ! Parce que, ne plus écouter toutes les foutaises qu'on est obligé de se farcir à longueur de journée, à la rigueur, ça, ça passe, c'est même pas plus mal ....
Mais ..... la musique ...... oooooh ..... la musi .... keu ....... je sais ....... sera ..... la clé ...... de l'amour ...... de l'ami....... oups, je m'égare, où en étais-je ?
Bon bref, quoiqu'il en soit, vous avez tout intérêt à vous en préoccuper.

Et en dernier recours, il vous reste ce bon vieux coton tige. Mais attention, il ne faut pas en abuser, ça peut vous abîmer l'oreille, ce qui serait fort dommage, n'est-ce pas ? Il faut donc s'en servir avec parcimonie.
D'ailleurs, en parlant de coton tige, de parcimonie et d'oreille, il me vient à l'esprit le meilleur souvenir de coton tige de toute ma carrière de chroniqueur d'otite? Je parle bien entendu du grand  Q-Tip. Et pour en parler, je vous propose d'écouter "Wait up", véritable bombe rapologique qui constitue peut-être la pierre angulaire de toute l’œuvre de notre regretté J-Dilla, pape de tous les beatmakers, icône et symbole des plus grands producteurs, peut-être le meilleur faiseur de sons que j'ai pu entendre jusqu'à aujourd'hui.


Nous sommes en 1999, l'âge d'or du Hip Hop touche à sa fin, en témoigne la fin d'A Tribe Called Quest. Ce groupe a révolutionné le genre, il y a posé sa griffe Jazzy, son côté détendu et surtout a permis de ne pas forcément associer rap et gangsters, rap et violence, rap et flingues, rap et femmes à poil, bref, l'image du rap a beau être égratignée à pas mal d'endroit, si elle ne l'est pas plus que ça, c'est en grande partie grâce à des gars comme eux, et quelques autres.
A la séparation du groupe, Q-Tip se tourne vers son vieux pote Jay Dee qui se sépare lui aussi doucement de son Slum Village, et avec qui il enregistre un premier album solo "Amplified" qui restera à jamais gravé comme l'empreinte qu'il aura laissé à ce mouvement.
Q-Tip aura non seulement milité pour le Hip Hop, façonné ce genre à sa manière, produit des sons pour Nas, Mobb Deep, mais il aura surtout laissé ce témoignage, de ce qui restent, car il y aura rarement mieux, une œuvre à part entière dans l'histoire du rap.

Ce son de caisse claire qui tape et qui retape, cette rythmique si typique des productions J-Dilliennes, ce son à la fois crasseux et jazzy, sale et tellement classe à la fois, comme si des intellos se mettaient à écrire des bouquins pour les plus grands lascars !


Allez, je vous prescris également l'autre remède qui va avec, le délirant "NT", en compagnie de ce chien fou de Busta Rhymes, capable du meilleur comme du pire, et dans ce cas, du meilleur.
Ecoutez la fin, l'instru s'arrête à 3.00 et là, Busta commence à s'exciter comme un enragé, c'est tout simplement délirant et unique dans le genre, seul Ol'Dirty Bastard avait osé se lâcher comme ça avant !!!!
Ca vaut vraiment le coup d'oreille !! Profitez-en, elle marche encore.
Par contre, je vous l'accorde, c'est pas la meilleur pochette qu'on ait vu, ça c'est sûr, c'est pas la pire, mais c'est loin d'être un modèle du genre !

lundi 12 septembre 2011

caries #2

Bon, je reste sur ma lancée, je vais perdre le rythme sinon.

Dans la série "tube qui envoie", je vous présente Miss Dynamite et son éloquent "Dy-Na-Mi-Tee".
En plus, elle est presque voisine avec la délicieuse M.I.A., ça veut rien dire mais quand même.
La première fois que je l'ai entendue, je suis resté assis, le cul par terre, transis et ébahi devant tant de maîtrise, de groove, de "sensual healing", surtout venant d'une toute fraiche adepte du garage UK, sur le cul j'étais, et j'ai mis un certain temps pour me relever !

caries #1

Ne croyez surtout pas ceux qui vous conseilleront d'acheter ces espèces de colliers d'ambre qui, soit disant, soignent tous les maux de dents. Pour lutter contre les caries, vous n'avez qu'une seule chose à faire, vous munir d'un bon tube. Un tube de ce que vous voulez, un tube de dentifrice, un tube à essai, un tube inox, ou un bon vieux tube imparable et indémodable.
Et à ce sujet, j'en ai plusieurs à vous proposer. Le premier va inaugurer une série de bons tubes bien comme il faut, de ceux qui vous font sauter au plafond, qui vous transforment en moonwalker, qui vous chuchotent à l'oreille de foncer vous allonger près de votre dulcinée pour lui faire ressentir toute la sensualité qui repose en vous, de ceux qui vous font exploser les neurones et de ce fait, les oreilles des voisins, de ceux qu'on écoute 42 fois à la suite, un tube qui envoie du gros, quoi ...
Et des bons tubes, il y en a plus qu'on ne le croit.
Donc le premier d'une longue série qui ne sera jamais exhaustive, c'est le succulent "Paper planes" de cette très charmante M.I.A.  

 Elle nous vient de Londres, mais aussi du Sri Lanka et en fait, d'un peu partout tellement elle voyage. Elle en profite pour aller piocher dans toutes les influences qu'elle rencontre au grès de ses trips.
Elle a su s'entourer de petits filous tels que Diplo et Switch pour assurer une prod' bien souvent efficace. Elle sample les clash et représente à elle seule toute celle nouvelle scène électro-pop-funky-hip-hop à la Santogold, Ebony Bones, que même les plus grandes soit disant stars de la pop tentent très maladroitement de pomper.
Moi, je la trouve terrible, et ses avions de papiers aussi.


Après, de vous à moi, les colliers d'ambre, en vrai, j'ai jamais essayé  ...

vendredi 9 septembre 2011

racisme

Parce qu'effectivement, c'est une maladie, et qu'elle se soigne ... laissez-moi le croire !!!
Qui aurait cru, ne serait-ce qu'il y a une dizaine d'année, que les USA auraient un président black ??!!!
Donc oui, on en guérit forcément.

En tout cas, si ça se soigne, ça ne peut être qu'avec cet hymne pour la lutte des droits civiques afro-américains, j'ai nommé le grandiose "Is it because I'm black" de ce cher Syl Johnson.

Composé en 1969, ce morceau devenu culte a la particularité d'exprimer avec une puissance presque rageuse ce que les blacks américains ressentaient en pleine société d'apartheid. C'est corrosif, c'est émouvant, c'est tranchant, aiguisé, c'en est même violent. Moi, je ne m'en suis pas vraiment remis.
A un moment, il s'arrête même de chanter, pour parler, crier ce qu'il a dans les tripes, un peu comme Oxmo dans son premier album dans "peu de gens savent", non, ça ne vous dit rien ?

You see, i've heard somebody say one time "you can make it, if you try !" and some of us, we tried so hard, yes, we tried so hard, so hard, i want you to know that i don't speak for myself ....

En tout cas, le fait est que ce morceau en a fait, des émules, il a été samplé (Cypress Hill notamment), repris, et c'est tout naturel qu'il ait été érigé en véritable hymne.

Et ce riff de guitare diabolique, mélangeant mélancolie et colère ....














Et en cadeau, je vous prescris le générique, en version reggae, par les laboratoires Ken Boothe, et je m'avance un peu, mais  c'est presque aussi bien que l'original !

jeudi 8 septembre 2011

exorcisme

un petit remontant si vous avez le diable qui vous chatouille les neurones.

 Il s'agit de Gil Scott Heron, précurseur du rap, dans les années 70, chantre du slam, du soul-jazz.
Des titres mythiques samplés un million de fois, un militantisme radical, un écorché vif. Case prison, case drogue, case dépression et puis y a pas longtemps, case renaissance, exorcisme même, avec un album pour le moins original, "I'm new here", mêlant son glorieux passé aux sons d'aujourd'hui, quelques goutes d'électro, de rock, et toujours cette voix incroyable ...
Le morceau, c'est "Me and the devil" et on n'aurait pas pu trouver mieux.


Il est mort y a pas très longtemps, j'ai été triste.

parkinson

Délire !!!!! C'est trop ouf ce truc, tu crois que tu t'es pris 3 rails de coke, un par le nez, l'autre par les oreilles et le troisième, euh, je sais pas trop, par les yeux on va dire, d'ailleurs, t'en crois pas tes yeux tellement t'as la bougeotte.
Mais non Ducon, c'est pas la coke, c'est Parkinson, et ça veut dire que t'es mal barré si tu te calmes pas illico presto tes terminaisons nerveuses. Et pour ça, une seule antidote, le bien nommé "In space" de Röyksopp.

En apesanteur, voilà, c'est ça, tu te retrouves en apesanteur, en lévitation même, c'est magique.
Alors ces deux norvégiens ont sorti un premier album électro plutôt pas dégueu, carrément bon même. Mais après, je sais pas, ils ont perdu en lévitation. Les albums qui suivent sont un peu décevants, je trouve, avec quelques bombes par ci par là, mais la plénitude dans laquelle on se trouve en écoutant "in space", je ne l'ai plus jamais retrouvée. Dommage parce que ça vaut le coup d'oreille.
Qu'en dîtes-vous ?

illettrisme

"Apprends moi à lire
Apprends moi à écrire
Voilà les choses que tu peux faire pour moi"


On se croirait en classe de CP. Au fond de la classe, un pauvre gamin se lève et balance tout ça à sa maîtresse, comme si la maîtresse en question n'y avait pas pensé !!! .... Si c'est pas mignon ...
Et bien non, figurez-vous que cette complainte surréaliste est clamée par Kazu Makino, la langoureuse chanteuse de Blonde Redhead, dans un chef d’œuvre moderne et musical savamment nommé ... "Melody"
Alors à qui le dit-elle, qu'elle ne sait même pas lire ? On se sait pas trop, mais bon, ça donnerait presque envie de devenir instit' !!

Bon je sais, c'est quelque peu grossier et un tantinet tiré par les tiffs, mais que voulez-vous ?
Figurez-vous qu'en me relisant, je me suis rendu compte que je parlais souvent de Sonic Youth et de Fugazi, mais que je ne les avais jamais prescrits. Grand bien me fasse, c'est exactement ce que je m'apprêtasse à ne pas faire, quoique ..... on pourrait presque avancer que :
Sonic Youth + Fugazi = Blonde Redhead      ou presque !
En effet, si Blonde Redhead doit bien quelque chose à quelques uns, c'est bien à Sonic Youth et à Fugazi : même son, mêmes riffs de guitare (si si , sur un morceau, c'est exactement le même), même style (au début du moins), d'ailleurs ils ont été produits à plusieurs reprises par des membres de Sonic et Fugazi, c'est pour dire ....
Pour dire quoi ??? Eh ben que maintenant, ils font du reggae .... va savoir, moi, j'aime bien le reggae.
Voilà donc un des plus beaux morceaux qu'il m'ait été donné de prescrire, et je sais, ça n'a rien à voir avec l'illettrisme mais on s'en tamponne un peu le coquillard !!!
Écoutez plutôt :

 

Par contre, une chose est sûre, c'est qu'ils ne connaissent pas Michel Gondry, sinon, leur clip n'aurait pas été aussi ridicule !!!

mercredi 7 septembre 2011

retour de vertige

Bon, The Bad Plus, ça n'a pas marché, il vous en faut un peu plus pour planer ...
Qu'à cela ne tienne, on ne trouve pas le remède miracle du premier coup, et à chaque fois.
Donc, avec ça, c'est sûr, vous vous envolerez et pas qu'une fois !

Alors ça, c'est Fat Jon The Ample Soul Physician, ou Fat Jon tout court si vous préférez.
Il vient d'un groupe de hip hop dénommé Five Deez de Cincinnati. Ils ont traîné avec Hi-Tek, Talib Kweli (donc du plutôt beau monde quand même) mais surtout, derrière leur étiquette de clowns et de rigolos (ils aimaient ne pas se prendre au sérieux, ce qui est rare pour un groupe de rap quand même, vous en conviendrez), il y a une sacré richesse à la production, c'est prolifique, éclectique, ça va puiser autant dans le jazz que le trip-hop. D'ailleurs, il a pas mal fricoté avec des japonais, dont Nujabes, plutôt dans le style abstract hip-hop, et ça se sent à l'écoute de ce morceau.
Bref, lui, il est vraiment très fort, et je le classe avec les rares beatmakers qui planent vraiment au dessus du lot, à savoir Kan Kick, Madlib, J Dilla, Exile, Flying Lotus, Spinna, Apollo Brown, Oddisee, Amplive, 9th Wonder, Nicolay, Hezekiah et Jneiro Jarel, bon, j'en oublie sûrement, mais j'y reviendrai.

Allez, c'est quand même mieux qu'un spliff :

asthénie

Ou coup de fatigue pour les ignares.  C'est une sensation d'affaiblissement que l'on rencontre chez beaucoup de gens, et pas seulement des gens qui travaillent, c'est pour dire comme ce fléau est vicieux.
Les symptômes se déclenchent très souvent avant d'aller bosser ou de faire quelque chose. Ou bien entre midi et deux, au moment de reprendre après la pause, et c'est vrai que c'est assez contraignant. On a envie de dormir, de s'allonger, de s'écouter un bon petit morceau aperçu chez ce bon vieux docteur Poum Poum Tchak, et on est obligé d'aller se casser le bas du dos pour un patron qui vous remplacerait volontiers s'il n'y avait pas des lois qui l'en empêchaient, coquin de sort !!
Alors après, c'est vrai que quand on a très envie de faire le quelque chose qu'on a prévu de faire, et qu'on y est pas obligé, alors là, on est beaucoup moins fatigué, c'est très bizarre, enfin bref.
Donc si ça vous arrive, il vous est proposé plusieurs solutions, la première n'est pas très rentable, enfin, pour un certain côté de l'hémicycle, ça s'appelle le RSA. Mais c'est pas franchement folichon, ça fait pas bander les filles quant tu dis,"je me shoote au RSA moi !"
La deuxième, c'est de se trouver un boulot qui nous plait, style chanteur ou musicien, acteur de film porno ou de films tout court à défaut, et ça, par contre, les filles elles adorent, mais bon c'est difficile à ce qu'il paraît.

 Sinon, la troisième et la plus radicale, c'est un bon café, ou un truc qui y ressemble, comme ce "Prepare your coffin" de ce magistral orchestre à géométrie variable qu'est Tortoise, et c'est dans leur album "Beacons of Ancestorship".
Comme on dit, ça dépote, ça envoie du bois, et du gros, et quand en plus ça vient d'un groupe qui signe plutôt des orfèvreries cinématographiques, ambiance post-rock, jazzy, on est d'autant plus surpris, on se croirait chez Sonic Youth ou Fugazi (tiens, encore eux, va falloir que je les prescrive bientôt ceux-là !!!).

Bon, je vous laisse apprécier, vous revigorer, vous remplir de force pour la journée, recharger vos batteries ou simplement siroter un bon café .... moi, de toute façon, j'aime pas le café.

mercredi 31 août 2011

hémorragie

Alors là, c'est pas cool, vous sortez du Queens, à New York j'entends, nullement question de tournoi de tennis, on se comprend, et là, vous vous prenez une balle dans l'épaule, on ne vous demande pas pourquoi, c'est votre problème et c'est pas nos oignons, et puis le quartier craint un peu, quelle idée aussi!!!
Bon, le sang coule à flot, pire qu'avec un nez qui coule, et là, c'est l'hémorragie, externe, c'est pas joli à voir, il faut se dépêcher sinon ...

A ce niveau-là, il n'y a qu'une solution, un bon petit "Survival of the fittest" de Mobb Deep.

Nous sommes en 1995, parmi les plus belles années du Hip Hop, ce qui se trame dans les bas-fonds new-yorkais est en train de révolutionner le genre. Un duo de rappeurs juvéniles, Havoc et Prodigy décident de se servir ailleurs que chez James Brown, Georges Clinton, Roger Troutman, Zapp et Donald Byrd, pour aller piocher dans le piano, les violons, bref, des références pas franchement Hip-Hop pour l'époque. Le son de caisse claire claque comme jamais auparavant. C'est franchement sombre, l'ambiance est lourde. Ils racontent le quotidien de la rue avec une sincérité et un style très neufs. Surtout, leur dextérité vocale bouleverse tous les codes du rap. Finies les structures basiques à la Public Enemy et Rakim (qui ont malgré tout droit à notre respect), ils posent leurs voix et leurs textes de façon complètement déstructurée, presque anarchique, mais avec une puissance ... c'est incisif, millimétré.
Cet album, "The Infamous", est une légende, un des premiers pavé lancé dans la face du monde, avec le "36 chambers" du Wu-Tang, le "Things fall apart" des Roots, le "Illmatic" de Nas et quelques autres également, mais pas beaucoup.

Ecoutez plutôt cette intro au piano, cette entrée en matière pour le moins surprenante, ce boum boum qui arrive quand on s'y attend le moins, le craquement du vinyle, et puis ce qui se dégage, cette tristesse, cette mélancolie. Si on écoutait pas du rap, on en chialerait presque ... non ?

lundi 29 août 2011

paranoïa

Bon, c'est un peu tiré par les cheveux, je sais, passons ...

Vous qui êtes parano comme peuvent l'être certains présidents nains ou français, ou les deux, ne vous inquiétez plus, vous ne vous disputerez plus avec vos proches et tout le monde sera content.

Donc, pendant 6 minutes 30 environ, vous vous prendrez un shoot de ce terrifiant "paranoid android" de nos chers Radiohead. Et terrifiant, je suis gentil car nous avons là affaire à une pièce en 3 mouvements digne des plus grandes compositions symphoniques de ces 5 derniers siècles, oui, j'exagère, je sais, ... quoique ....
Comment expliquer, donc, que les plus grands jazzmen s'entichent à le reprendre, que des orchestres philharmoniques dirigées par des pointures s'y frottent régulièrement et que même des rastas s'y collent avec délectation, .... parce que nous sommes bien en présence d'un des plus grands morceaux de tous les temps, au cours duquel Beethoven, les Beatles, Fugazi, Sonic Youth s'y croisent, que dis-je, s'y entremêlent délicieusement, c'est incroyable la puissance de ce morceau. Je ne m'en suis d'ailleurs toujours pas remis ...

Bref, c'est du lourd, mais si malgré tout, votre paranoïa persiste, alors prenez-vous donc les génériques, c'est moins cher mais c'est aussi efficace. Et vous avez le choix, le laboratoire Brad Mehldau nous propose 9 minutes 30 de pur extase





Tandis que des laboratoires plus alternatifs comme le Ganja Studios des Easy Star All Stars nous offrent une version plus colorée et plus douce. Je vous épargne les laboratoires Weezer et d'autres plus ou moins douteux.

dimanche 28 août 2011

le nez qui coule

Chers fontaines ambulantes,
un nez qui coule peut simplement couler, dans ce cas-là, vos yeux sont secs. Ou alors, il peut couler abondamment et être accompagné d’un œil humide, là, vos yeux ne sont pas secs.
Ces 2 symptômes ont des causes bien différentes.
En effet, si votre nez coule mais qu'il est seul à couler, c'est que vous avez le Rhum, et qui dit Rhum, dit Rhum Charrette, et qui dit Rhum Charrette dit poète alcolo et génie incompris.

Pour guérir, rien de plus simple qu'un bonne dose d'Alain Peters, chantre du Fonkèr réunionnais, mort dans un caniveau sans coke, ni luxe, ni strass, ni paillettes, ni baignoire, ni champagne, mais avec une bouteille de Rhum Charrette dans les mains et peut-être un échantillon d'herbe locale dans les poumons. Quoiqu'il en soit, il fût un des plus grands poètes de son temps, et pas seulement réunionnais, oui, je sais, je m'avance un peu, et c'est la moindre des choses qu'aujourd'hui, il soit reconnu comme tel. Une dose de "Rest la Maloya" donc et votre petit nez ne coulera plus

Par contre, si vous avez les yeux humides, c'est que vous pleurez, et sûrement pas à cause des oignons, aujourd'hui, plus personne ne pleure à cause des oignons, c'est bien connu. Bref, si vous pleurez, c'est que vous avez écouté beaucoup trop de Radiohead dans la vie et vous nous faites une petite déprime passagère. Dans ces conditions, une seule chose à faire, se mettre un petit "Don't Stop 'Til You Get Enough" de notre cher ami Mickey, à fond dans le salon, dansez 5 bonnes minutes et vous verrez que tout ira mieux.
Et en plus, c'est peut-être la bombe la plus efficace jamais inventée pour move your body sur les dance-floor du monde entier. Jugez plutôt .... non, Mickey, Plutôt, c'est l'ami de Mickey ....