dimanche 27 novembre 2011

réveils difficiles

Bon, une brève consultation, car je n'ai pas beaucoup de temps, je dois aller à la messe ....
Donc, le matin, c'est un peu dur, la position diurne, ça fait pas planer, surtout le dimanche, avouez-le, on l'a tous fait !
Quoiqu'il en soit, le meilleur moyen de passer ce cap difficile, c'est de se réveiller la bouche en fleur, mais quand je dis "en fleur", c'est vraiment en fleur, avec des vraies fleurs, et même plusieurs, je dirais 2, voilà, un duo de fleurs, un "flower duet". Un truc dans le style Delibes et son opéra Lakmé.


Et ça vaut tous les purs jus d'orange ou efféralgan de la Terre !!

jeudi 10 novembre 2011

rage de dent

Je ne connais qu'un seul remède vraiment efficace, et ça marche un peu pour tout, il suffit de déplacer le problème.
Par exemple, pas plus tard qu'hier, je discutais avec un ami blogger qui se plaignait d'une rage de dent horripilante. Il soufrait, à priori beaucoup, bref, on discutait de ci de ça, et lui me rabâchait toutes les 10 secondes que ses dents .... c'était insupportable et nanani et nanana .... alors à la fin, je lui ai conseillé de déplacer le problème. Devant l'attention qu'il m'accordait et l'impatience que je percevais dans son manque de voix, je me suis permis d'être un peu plus explicite, à savoir :
Si vous avez très mal quelque part, pour oublier votre douleur, il faut vous faire mal ailleurs.
Mais vous êtes fou, me direz-vous, après je vais avoir mal ailleurs !
Et bien c'est exactement ce que je suis en train de vous dire, une autre douleur mais que vous maîtrisez un peu mieux et puis ça change, c'est sympa et c'est toujours ça de pris, par exemple, défoncez-vous les tympans !
En partant de là, je vous conseille plutôt un bon Slint, ça détruit les oreilles, mais c'est aussi très beau, c'est mélodieux, c'est riche, c'est même mieux que ça, c'est planant, c'est surprenant, c'est rare et c'est  bien mieux qu'une rage de dent ou que Céline Dion !!!

Slint et moi, c'est un peu la même histoire que Fugazi et moi, mais avec une année d'intervalle. Même blocage, même claque, même ami à côté, mêmes silences pendant des heures, juste la surprise. On découvrait un son jamais entendu avant, une violence et une mélodie à priori incompatible et pourtant .....
Slint a tout du groupe culte, un premier album bouleversant, dans tous les sens du terme, suivi d'un deuxième album devenu cultissime, fondateur, "Spiderman", et une séparation prématurée. Un son rugueux, à la limite du métal d'Helmet, des structures déjantées, une production trempée dans l'acide, des rythmes fracassés, et à côté, des voix le plus souvent audibles, des lignes musicales magnifiques, ou à défaut plus qu'originales, ce qui est parfois plus intéressant ! Ils ont crée un style à part, le post-rock.
Chaque membre est parti faire évoluer la musique ailleurs, pour pas s'embêter dans la vie, ils sont allés créer, ou bien accompagner les Breeders, Tortoise, Will Oldham, Four Carnation, Aerial M et j'en passe.
Mais jamais très loin de Steeve Albini.
Ils ont marqué ma jeunesse, au même titre que Fugazi, que les Pixies ou que Sonic Youth.
Leur son pourrait faire penser au meilleur Nirvana, à My Bloody Valentine, mais le son, c'est tout, parce que le reste, c'est une toute autre histoire.


Le morceau n'est pas très court, c'est vrai, mais justement, soyez attentifs aux différents thèmes. L'intro est sommes toutes assez basique. Le thème est planté, bien campé, c'est sourd et c'est lourd. Mais dès 1'43, on entre dans un passage "métal hurlant", avec une rythmique pourtant très lancinante. Mais ça ne dure pas, à partir de 2'03, on revient à des accords moins bruyants mais tout aussi déstabilisants, dissonants même. Jusqu'à la 6'42, ça oscille entre le dissonant, le métal hurlant, des voix semi parlées, avec toujours ce thème récurrent mais tellement hypnotisant, des silences oppressants, des interludes qui annoncent une suite inimaginable, bref, on ne voit pas trop où ils veulent en venir. Et là, on comprend ! On assiste à un déferlement de violence, de son surpuissant, un mec qui hurle "I miss you" avec ses tripes, c'est énorme, c'est mélodique, c'en est presque beau, et ça s'arrête, comme pour nous surprendre jusqu'à la fin.
Ce morceau pourrait être classé à côté du " Paranoid Android" de Radiohead de par son côté orchestral, déstructuré, et déjanté.

Après ça, la rage de dent, c'est un détail superflu, des broutilles, de la gnognotte en boîte, d'ailleurs, on l'avait oublié.

mercredi 9 novembre 2011

stress

Un petit coup de stress ? Pas de câlin en vue, ou personne pour le faire ? Pas de zamal non plus ? Mais un besoin irrépressible d'être apaisé ?
Bon alors voilà :

On dit de certains humoristes qu'ils pourraient vous faire rire même en lisant le bottin ...
Et bien Solomon Burke, lui, il pourrait le chanter ... le bottin, qu'il vous ferait frissonner : c'est de la testostérone dans un gant de velours
C'est le " Marlon Brando " de la Soul.
Eh les filles, on ne s'affole pas, ce n'est pas la peine de reluquer le thermomètre toutes les 30 secondes, il bouge pas, c'est pas la température qui baisse ... c'est juste sa Voix ...  grave, grave... le plus bel instrument de ce morceau.
Il pourrait chanter dans une église, y taquiner les anges ... accompagné d'un orchestre de gospel ou d'un orchestre symphonique, d'un orgue ou d'une guimbarde, ça ne changerait rien, au final, c'est toujours du baume pour les bleus ....... les blues de l'âme . 
Quand on pense qu'il n'a failli rien faire, ç'aurait été un des plus grand gâchis musical de ces dernières décennies !!!!
Imaginez, Solomon Burke n'est pas un débutant, il a chanté la soul à peu près au même moment que James Brown. Grand mal lui a pris, car le petit James, malgré sa frêle silhouette comparée à celle de l'imposant Salomon, lui a tellement fait de l'ombre qu'on a à peine entendu parler de lui, tout juste une apparition dans la BO de Dirty Dancing, c'est pour dire !!! et il s'est noyé dans les affres de la dépression et de l'attente d'un succès qui ne viendra jamais. Pourtant, sa voix, sa voix ........
Au début du millénaire, un blanc-bec nommé Joe Henry, dont on entendra parler à plus d'un titre dans les lignes de ce blog, vient le voir et lui propose rien d'autre que la résurrection : un album produit de main de maître, d'une finesse sonore, d'une qualité instrumentale dépassant le cadre de la soul, du gospel, du blues, du jazz .... on est dans les confluents de toutes ces musiques l'espace d'un album, et cet album, c'est "Don't Give Up On Me"

Allez-y, pour les blessures de l'âme mais pas que, allez-y pour tout.

En voici un petit aperçu :
Sachez aussi qu'en dépit des apparences, et des préjugés, il s'est également acoquiné avec quelques grands noms de la country.
Oh, sacrilège, il a osé le dire, il aime la country, cette musique de cowboys qui taquinent la gâchette, tétinnent la bibine, le lasso et les rodéos, ces ploucs républicains racistes et machos comme peuvent l'être certains premiers ministres italiens ....
Et bien non, détrompez-vous, vous n'y êtes pas du tout et un jour peut-être aurais-je l'occasion de vous montrer que tout n'est pas tout blanc ou tout noir dans la country.
Pour en revenir au grand Solomon Burke, il est un des rares, avec Ray Charles notamment, à avoir fricoter avec la country, et c'est très bien comme ça. Un exemple ?

Voilà : 

Juste un dernier petit mot pour informer les aimables patients sensibles aux bleus de l'âme et au noir de Solomon, que le bougre a trépassé il n'y a pas très longtemps. J'en ai été très attristé.