mercredi 31 août 2011

hémorragie

Alors là, c'est pas cool, vous sortez du Queens, à New York j'entends, nullement question de tournoi de tennis, on se comprend, et là, vous vous prenez une balle dans l'épaule, on ne vous demande pas pourquoi, c'est votre problème et c'est pas nos oignons, et puis le quartier craint un peu, quelle idée aussi!!!
Bon, le sang coule à flot, pire qu'avec un nez qui coule, et là, c'est l'hémorragie, externe, c'est pas joli à voir, il faut se dépêcher sinon ...

A ce niveau-là, il n'y a qu'une solution, un bon petit "Survival of the fittest" de Mobb Deep.

Nous sommes en 1995, parmi les plus belles années du Hip Hop, ce qui se trame dans les bas-fonds new-yorkais est en train de révolutionner le genre. Un duo de rappeurs juvéniles, Havoc et Prodigy décident de se servir ailleurs que chez James Brown, Georges Clinton, Roger Troutman, Zapp et Donald Byrd, pour aller piocher dans le piano, les violons, bref, des références pas franchement Hip-Hop pour l'époque. Le son de caisse claire claque comme jamais auparavant. C'est franchement sombre, l'ambiance est lourde. Ils racontent le quotidien de la rue avec une sincérité et un style très neufs. Surtout, leur dextérité vocale bouleverse tous les codes du rap. Finies les structures basiques à la Public Enemy et Rakim (qui ont malgré tout droit à notre respect), ils posent leurs voix et leurs textes de façon complètement déstructurée, presque anarchique, mais avec une puissance ... c'est incisif, millimétré.
Cet album, "The Infamous", est une légende, un des premiers pavé lancé dans la face du monde, avec le "36 chambers" du Wu-Tang, le "Things fall apart" des Roots, le "Illmatic" de Nas et quelques autres également, mais pas beaucoup.

Ecoutez plutôt cette intro au piano, cette entrée en matière pour le moins surprenante, ce boum boum qui arrive quand on s'y attend le moins, le craquement du vinyle, et puis ce qui se dégage, cette tristesse, cette mélancolie. Si on écoutait pas du rap, on en chialerait presque ... non ?

lundi 29 août 2011

paranoïa

Bon, c'est un peu tiré par les cheveux, je sais, passons ...

Vous qui êtes parano comme peuvent l'être certains présidents nains ou français, ou les deux, ne vous inquiétez plus, vous ne vous disputerez plus avec vos proches et tout le monde sera content.

Donc, pendant 6 minutes 30 environ, vous vous prendrez un shoot de ce terrifiant "paranoid android" de nos chers Radiohead. Et terrifiant, je suis gentil car nous avons là affaire à une pièce en 3 mouvements digne des plus grandes compositions symphoniques de ces 5 derniers siècles, oui, j'exagère, je sais, ... quoique ....
Comment expliquer, donc, que les plus grands jazzmen s'entichent à le reprendre, que des orchestres philharmoniques dirigées par des pointures s'y frottent régulièrement et que même des rastas s'y collent avec délectation, .... parce que nous sommes bien en présence d'un des plus grands morceaux de tous les temps, au cours duquel Beethoven, les Beatles, Fugazi, Sonic Youth s'y croisent, que dis-je, s'y entremêlent délicieusement, c'est incroyable la puissance de ce morceau. Je ne m'en suis d'ailleurs toujours pas remis ...

Bref, c'est du lourd, mais si malgré tout, votre paranoïa persiste, alors prenez-vous donc les génériques, c'est moins cher mais c'est aussi efficace. Et vous avez le choix, le laboratoire Brad Mehldau nous propose 9 minutes 30 de pur extase





Tandis que des laboratoires plus alternatifs comme le Ganja Studios des Easy Star All Stars nous offrent une version plus colorée et plus douce. Je vous épargne les laboratoires Weezer et d'autres plus ou moins douteux.

dimanche 28 août 2011

le nez qui coule

Chers fontaines ambulantes,
un nez qui coule peut simplement couler, dans ce cas-là, vos yeux sont secs. Ou alors, il peut couler abondamment et être accompagné d’un œil humide, là, vos yeux ne sont pas secs.
Ces 2 symptômes ont des causes bien différentes.
En effet, si votre nez coule mais qu'il est seul à couler, c'est que vous avez le Rhum, et qui dit Rhum, dit Rhum Charrette, et qui dit Rhum Charrette dit poète alcolo et génie incompris.

Pour guérir, rien de plus simple qu'un bonne dose d'Alain Peters, chantre du Fonkèr réunionnais, mort dans un caniveau sans coke, ni luxe, ni strass, ni paillettes, ni baignoire, ni champagne, mais avec une bouteille de Rhum Charrette dans les mains et peut-être un échantillon d'herbe locale dans les poumons. Quoiqu'il en soit, il fût un des plus grands poètes de son temps, et pas seulement réunionnais, oui, je sais, je m'avance un peu, et c'est la moindre des choses qu'aujourd'hui, il soit reconnu comme tel. Une dose de "Rest la Maloya" donc et votre petit nez ne coulera plus

Par contre, si vous avez les yeux humides, c'est que vous pleurez, et sûrement pas à cause des oignons, aujourd'hui, plus personne ne pleure à cause des oignons, c'est bien connu. Bref, si vous pleurez, c'est que vous avez écouté beaucoup trop de Radiohead dans la vie et vous nous faites une petite déprime passagère. Dans ces conditions, une seule chose à faire, se mettre un petit "Don't Stop 'Til You Get Enough" de notre cher ami Mickey, à fond dans le salon, dansez 5 bonnes minutes et vous verrez que tout ira mieux.
Et en plus, c'est peut-être la bombe la plus efficace jamais inventée pour move your body sur les dance-floor du monde entier. Jugez plutôt .... non, Mickey, Plutôt, c'est l'ami de Mickey ....

vertiges

Alors paraît-il, certains se plaignent de vertiges ....
Qu'à cela ne tienne, j'ai la solution !
Il vous faut pour cela redevenir oiseau, et comme nous avons tous une part d'oiseau en nous, il suffit de la faire ressortir.

Rien de plus facile grâce aux sensations de planage intégral que procure ce "Everywhere you turn" de The Bad Plus. Alors bizzarement, ces esthètes de la mélopée ressemblent plus à une bande de texans ou bien des gars sortis d'un gang latino de Los Angeles qu'à des petits jazzeux bien propres sur eux. D'ailleurs, ils savent aussi bien manier le silence  que le bruit. Comme s'ils avaient été punks ou hard-coreux avant de se mettre au jazz.
Quoiqu'il en soit, rien de mieux pour voler et dompter son vertige que cette fausse douceur où ça tourne, ça tourne, ça tourne ...


Première consultation

Quoi d'neuf, Doc ?
Pour votre première visite, on va y aller en douceur, on va simplement faire connaissance.
Une petite entrée en matière, mais alors là, pas grasse du tout.
Une petite douceur, un pot de miel au letchi, un Sauternes bien jauni.
Peut-être la plus belle chose jamais inventée, je me mouille pas trop, c'est mieux, surtout qu'avec le Sauternes, on sait jamais.



Je ne pouvais donc faire les présentations autrement que par le deuxième mouvement de cette suite orchestrale de Bach portant le chiffre 3, et qui plus est, en Ré Majeur, alors là .....


Portez-vous bien, et n'hésitez pas, au cas où ...