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lundi 28 janvier 2013

phytothérapie #3

"Herb Shuttles"
et comme il est encore question de plantes, je me dis que ça vaut peut-être le coup.
Alors, je teste et après une écoute, je me dis que nous avons affaire là à du lourd.
The Underachievers n'ont pourtant pas la tête des débutants, ou alors, s'ils en ont la tête, parce qu'ils ne sont pas très vieux quand même, leur flow nous montre plutôt le contraire.


Donc je me dis qu'il faudrait que je me renseigne sur cette nouvelle posologie et là, je mets "Gold Soul Theory" :


et c'est la claque, je me dis même que nous ne sommes pas loin d'un des plus gros espoirs de 2013.

Peut-être même plus que Joey Bada$$ et sa Pro-Era, dont ils sont assez proches d'ailleurs.

Bref, moi, j'ai un peu bloqué, et c'est décidé, je m'en vais échanger tous ces A$AP Rocky et toute sa clique pour ces mauvais élèves de Brooklyn.
Leur mixtape s'appelle "Indigoism" et elle sort en février. Les pharmacies du coin vont se ruer dessus, pour sûr !

Un dernier pour la route :


samedi 26 janvier 2013

mauvais traitements #2

Parce qu'il vaut mieux ne pas se retrouver sous le joug d'un inspecteur Harry s'il est de mauvaise humeur, on ne sait jamais, ou bien de l'inspecteur Priolo dans Treme, ou encore ce cher Vic Mackay dans The Shield, et je suis sûr qu'on peut en trouver d'autres !
En tout cas, le meilleur remède a été trouvé en 1992 par ce duo pratiquement passé inaperçu et pourtant ....
"A dirty cop named Harry"


Sinon, pour les connaisseurs, le premier qui me reconnait ce sample et tous ceux qui l'ont utilisé aura droit à un remède gratuit, au choix, et pas que dans la phytothérapie!


samedi 8 décembre 2012

classement AFSSAPS hip hop 2012

Le top de la posologie annuelle, les meilleures remèdes aux pires maux, ceux du bling bling et de l'or massif ...
En première position, le "Brooklyknight" de Séné, album tantôt expérimental, tantôt sombre, tantôt bulldozer mais tout le temps génial, mon préféré de l'année, sans aucun doute :




En deuxième place, sans palabrer non plus, le "Good Kid, Maad City" de Kendrick Lamar, enfin le retour de la bonne vieille west coast qui groove, qui scintille, qui pète et qui claque, je pense qu'on a affaire au successeur du "Doggystyle" du Snoop, rien de moins :

Déjà, il y a le plus grand morceau hip hop de l'année :



mais encore :





Ensuite, troisième position, pour ne pas vexer la bonne vieille east coast : "Lone Sharks" des Doppelgangaz.


Number 4 : parce qu'il n'y a pas que les ricains pour faire du bon rap ricain (non ... pas Booba, je vous rassure !!), j'ai cité ...... le "America" d'Alaclair Ensemble, tout droit venu du Canada, et ils rappent en français, avec l'accent s'il vous plaît, une des révélations de ces 3 dernières années, j'adore :


Et le numéro 5 pour Blu & Exile parce que quand même, on ne peut pas ne pas les mettre dans le haut du panier dès qu'ils sortent un truc : "Give me my flowers while i can still smell them"



En sixième, j'opte pour un petit nouveau, pas très connu mais qui est tellement frais, vrai, jamais décevant, il mérite sa place dans le top 10, Add-2 et son "Save our soul" :



Avec le sample du fracassant "The World (Is Going Up In Flames)" de Charles Bradley, s'il vous plaît !!



Sept : mes chouchous, je ne peux pas me passer d'eux, ils font partie de ma vie, je ne conçois pas d'année sans sortie The Roots, sinon, c'est la déprime. Pour preuve ce morceau qui pourrait figurer sur la liste des plus grands morceaux hip hop de tous les temps !!!


8 : pareil, pas d'année sans Apollo Brown, donc, va pour Apollo Brown & Guilty Simpson, et leur "Dice Game" :


9 : Quakers, parce que Portishead, parce que Geoff Barrow, et parce que Stone Throw :


Et enfin, en 10, pareil qu'Apollo Brown ou Exile, ou The Roots, pas une année sans Oddisee :


Voilà c'est tout, pour cette fois, bientôt un autre top dans les prescriptions.



mercredi 5 décembre 2012

carries #5

Je me répète je sais, mais je ne comprends pas pourquoi Drake, pourquoi The Weeknd et autres presque bouzes (je dis "presque" parce que ça pue pas tout le temps, il faut l'avouer mais bon ...) et pas Tiron & Ayomari.
Heureusement qu'il y a Frank Ocean !
Je pense vraiment que Tiron & Ayomari méritent beaucoup plus, écoutez ce tube :


ou celui-là

ou bien celui-ci


Retenez ces 2 lascars ... et en vous en parlant, je me rends compte que je n'ai pas encore parlé de Frank Ocean, et ce n'est pas bien !
Mais pas aujourd'hui, j'ai eu une journée chargée, j'ai prescrit trop de trucs douteux, la sécu va me tomber dessus.

phytothérapie #1


huiles essentielles, ça c'est sûr, mais aussi plantes médicinales et autres phytothérapie

huiles essentielles #6



huiles essentielles #4

Le parfait mix entre Flying Lotus, et Jay Dee
et c'est bien franchouillard



huiles essentielles #3

En plus, c'est chilien, et du rap de cet acabit qui sort d'America Del Sur, moi je trouve ça plus qu'intéressant.


huiles essentielles #2

Donc je disais que ça passe bien, c'est tout nouveau, c'est frais, ça sent bon, et ça sort des sentiers battus.
Donc, si vous me suivez, les huiles essentielles, c'est un peu les petites découvertes pas connues et qui envoient !



huiles essentielles #1

Parce que t'en trouves pas partout, parce que c'est bon, parce que ça passe tout en douceur et que ça sort des sentiers battus.

C'est tout nouveau, c'est pas mal du tout, et c'est le dernier truc que j'ai reçu de UrbNet, un chouette petit label canadien qui s'occupe également des affaires de Moka Only et d'Elaquent, et que je pense qu'on en entendra parler un peu.




vendredi 30 novembre 2012

angine


Parce que le seul truc de bien avec les angines, c'est que ça empêche de chanter Céline Dion ... c'est déjà ça.

Sinon, j'aime bien aussi "regarder la télé avec une hache, les pavés, ceux qui s'lancent et les idéaux qui s'crash".

samedi 21 janvier 2012

cure thermale

Enfin de retour ! ça commençait à faire long, même moi, j'étais impatient de me retrouver, bref ... j'étais en cure thermale. C'est bien, les cures thermales, ça détend, ça fait du bien à ta peau, à ton dos, à ton cœur, à tes poumons, à ta dépression, ça fait du bien partout, c'est vraiment bien les cures thermales.
C'est bien, mais c'est un peu cher, alors pour les plus pauvres, ceux qui ne travaillent pas assez, les fainéants, ou les non rentiers, il existe K-Def.

Moi, je me prescris ce morceau tout seul quand je veux aller me taper une cure de tout ça et bien d'autres, et ça marche, c'est radical, tenez :


ou alors, celui-là, pas mal non plus, des mêmes laboratoires old-school-vive-les-années-90-dans-le-rap :


Alors oui, c'est old school, ça sent le bon son jazzy east coast des années 90, mais c'est un peu normal, parce que le bougre a été à l'école Marley Marl et Lords Of The Underground, et aurait pu trainer avec Pete Rock, Large Pro, Q-Tip et bien d'autres. Ghostface l'a même engagé pour quelques prods du Wu mais là où K-Def excelle, c'est décidément dans ce registre cool jazz funky que j'affectionne tant.
Et puis ce sample de The Heath Brothers mérite qu'on s'y attarde juste pour vibrer au son de l'original et se laisser envahir par la découverte du jazz.
Tiens, j'aurais d'ailleurs aussi pu appeler ce post "comment rentrer dans le jazz en 2 temps 3 mouvements ?" ou alors "une porte ouverte entre le rap et le jazz" mais bon, "cure thermale" c'est plus parlant !!!

Je vous offre l'original en prime et merci à mes amis bloggiens d'Hip Hop Hourra pour les références !!

mardi 13 décembre 2011

pommade magique

Ça fait quelques temps que je l'ai découvert, et à chaque fois que j'en mets une couche, je me dis que c'est encore mieux qu'avant, vraiment plus fort que ce que je pouvais imaginer. Ça ressemble un peu à l'homéomlasmisme, tellement on peut en mettre n'importe quand, quand on a un petit bobo, un problème de cœur, une douleur fracassante au ventre, un mal de dos, quand on veut en fait, même quand on n'a rien, c'est parfait, c'est bon pour tout, et ça s'appelle Apollo Brown.

Alors Apollo Brown, c'est pas un petit débutant qui arrive avec une bonne idée, tout le monde crie au génie et 2 ans après on l'a oublié. Non, le gars, ça fait plus d'une décennie qu'il innove. Il en a même un peu chié, si je puis me permettre. On lui a fermé plus d'une porte au nez, et ça l'a pas empêché de continuer et de persévérer dans sa voie. Parce que c'est vraiment d'une voie dont il s'agit, il a construit quelque chose d'unique, et dans 20 ans, je suis prêt à parier qu'on parlera de lui comme on parle de RZA, de J-Dilla, de Madlib, de Primo, de Pete Rock aujourd'hui, des beatmakers qui ont vraiment fait avancer le schmillblik, des mecs qui ont ouvert la voie, qui ont créé quelque chose d'original, des précurseurs. Et Apollo Brown est de ceux-là !!!
Quand on voit la qualité des productions qu'il sort, c'est presque à chaque fois une claque, c'est presque à chaque fois mieux qu'avant, c'est toujours de la haute voltige, on plane quoiqu'il en soit dans les stratosphères du rap international, avec quelques pics inatteignables, comme The Left, sorti en 2010, avec un DJ, DJ Soko et un MC, Journalist 103, de Detroit. Ah oui, j'ai oublié de dire que le bel Apollo, (bon, ma meuf me fait dire qu'il n'est pas terrible, et c'est pas faux) vient de Motown City, qu'il côtoie le monde de MelloMusic Group, un des labels Hip Hop à surveiller de près tant la qualité de chaque sortie est au RDV, c'est impressionnant, d'ailleurs, je n'ai jamais été déçu par un artiste de chez eux, prenons DTMD, Oddisee ....
Bref, revenons à nos apollons, et à The Left surtout.
Cet album, Gas Mask, va devenir culte, je pense, il y a tout pour qu'il le devienne, un MC déchaîné, limite hard-core, des scratchs de compétition, et des prods d'une précision, d'une richesse ... C'est très influencé Soul Music, le son du vieux vinyl qui crépite, les voix de James Brown ou de Syl Johnson samplées à profusion, des cuivres, des cordes, et une touche particulière dans les beats, presque minimalistes. Et puis le son, le gros son bien lourd, ça pue la MPC jusque dans le garage, c'est pour dire !!! On aurait pu penser à du meilleur RZA période premiers albums du Wu Tang, Ghostface ou Raekwon, mais non, en fait, c'est autre chose, c'est unique et c'est vraiment monstrueux.

exemple avec Chokehold, le morceau Hip Hop de l'année 2010, et je pèse mes mots :


ou ça :


ou alors :


Bref, moi je trouve qu'on est dans un univers très particulier, suffisamment dense et prenant pour parier ma paire procréatrice dans 20 ans donc, on verra, d'ici là. C'est vrai que je n'en aurais de toute façon plus besoin !!

Et le pire, c'est qu'il n'a pas fait que ça, Daily Bread, par exemple, autre album de l'année, c'est Hassaan Mackey et lui :



Mais encore .... Brown Study, avec Boog Brown, ça sent la bombe à des kilomètres, tenez :


Voilà, c'est dit, alors à partir de maintenant, au moindre pépin, n'hésitez pas, une petite couche d'Apollo Brown et ça repart ... mieux qu'avec un Mars !!

jeudi 13 octobre 2011

aigreur d'estomac

Je trouve en passant que vous me demandez de plus en plus la lune, alors je sais que j'ai parlé de loups garous y a pas très longtemps mais quand même ! C'est vrai, je suis sollicité de toutes parts pour remédier à des problèmes qui ne relèvent pas vraiment de mes compétences, si je pui-puis-je me permettre ...
Qu'à cela ne tienne, les aigreurs d'estomac se ressentent très souvent suite à une terrible injustice. Et parfois, ça a du bon. En premier lieu, elle nous apprend la vie, et c'est déjà pas mal. Loin de moi l'idée de légitimer les abus perpétrés par ceux qui en sont les plus dignes prestidigitateurs, loin, mais alors là, très très loin ... de moi !
Par contre, s'y soumettre et l'affronter, l'injustice, pas le pesticide-gitateur, c'est faire preuve d'une grande vertu, lorsqu'on le fait avec dignité et humilité.
Donc, ce n'est pas forcément à soigner.

Prenez cette grande artiste, Jill Scott. En 1998, elle bosse avec The Roots. Ils travaillent à ce qui va devenir un des albums cultes du Hip-Hop : "Things Fall Apart".
Elle, elle sort de nulle part, pas connue, quelques featurings, quelques sorties remarquées, mais pas franchement de quoi fouetter un chat, bref, elle propose quelques idées aux Roots, dont une chanson, qui va faire un carnage : "You Got Me".
Ils enregistrent quelques pistes, ils bossent d'autres morceaux et arrivé au mixage, la maison de disque décide que la petite Jill n'est pas assez connue et qu'il faut que cette chanson soit chantée par une autre, plus connue, plus jolie, plus aguicheuse, plus ..... The Roots refusent, la major fait pression, comme d'hab', ils gagnent, mais nos amis Rootsiens obtiennent que ce soit Erykah Badu qui la chante et pas une mielleuse chanteuse de R&B fraichement sorti du moule à succès.
Et ça donne ça :


Bon, c'est vrai, c'est une tuerie, on est tous d'accord, y a pas à tortiller du cul pour chier droit, ça dépote, moi je dis Bravo !!! Entre nous, avez-vous remarqué la fin et le passage carrément Jungle, Drum&Bass, on se croirait chez Aphex Twin ! et c'est pas une boîte à rythme, c'est le grand Questlove aux baguettes !! Moi, ça me rend fou, ce morceau, cette voix, ce groove, bref .... Et puis Black Thought, c'est un peu un des meilleurs MC du cosmos quand même, vous en conviendrez non ?

Il n'empêche que notre brave Jill Scott se retrouve un peu au tapis. On aurait pu penser qu'elle l'aurait mal pris, c'est dégueulasse quand même, et profondément injuste ... et bien même pas ! Au final, elle n'en veut à personne, ni aux Roots, ni à Erykah Badu, c'est même un honneur pour elle, que sa chanson soit jouée par Erykah, la grande Erykah. Elle en veut à peine à la maison de disque. Dans une interview accordée quelque temps après, elle dit même que ça lui a donné l'envie de se concentrer sur les vraies valeurs de la vie et de revenir à la musique plus mature, plus sereine, plus grande. Moi, je veux bien la croire, surtout quand en 2004 sort son album : "Beautifully Human Words & Sounds Vol.2". Une pure merveille. Une leçon de soul, satinée d'instrus plus modernes, voire Hip-Hop, une production raffinée, une voix digne de la plus grande classe, l'album de la consécration. Elle vole même la vedette à toute une horde de chanteuses fort matées lors de ces fameux Grammy Awards à la mords-moi le nœud !!!
Ecoutez plutôt ça :


ou alors ça : quel groove sur ce morceau ! Enfin une chanteuse qui se lâche, qui part un peu en vrille de temps en temps, qui dérape, qui s'amuse, on en voit tellement rarement. Et ce rythme entêtant, envoutant, ce petit son jazzy à peine voilé, cette petite guitare à la George Benson, moi, ce morceau, il me fait beaucoup d'effet, je l'avoue.



La meuf sur la photo, on est d'accord, ce n'est pas elle, mais justement !!
Finalement, ça lui aura pas fait tant de mal que ça. Qui sait ? Aurait-elle sorti autant de bons trucs si le destin l'avait propulsée sur le devant de la scène un peu plus tôt ?

Bon je vous mets quand même l'original, celle avec Jill Scott, et en live, pour comparer :

vendredi 7 octobre 2011

solitude

Alors là, chers patients, c'est peut-être une des pires choses qui peut vous arriver !
On se sent "comme une bougie qu'on a oublié d'éteindre dans une chambre vide".
"La tête baissée laisse le cœur sur l'estomac, l'estomac sur les genoux, ma tristesse n'a d'égale que le coup de gueule muet de l'enfant seul que nul ne calcule".
Seul comme devant un frigo vide, ou comme s'il n'y avait plus personne dans les rues de New York.
Vous l'aurez deviné, ceux qui en parlent le mieux ne sont pas forcément ceux qui en font le plus, et il s'agit, en l’occurrence, de notre cher Oxmo national ainsi que de nos chers Simon & Garfunkel, pas nationaux du tout, par contre.

En ce qui concerne Oxmo Puccino, le célèbre agent secret client du Lipopette Bar, amateur de chemises noires, celui que l'on surnomme Black Popeye, entre autres, je voudrais le crier sur tous les toits, c'est sûrement le plus grand rappeur français de tous les temps.
Il manie la rime avec une dextérité de haute voltige. Il est capable de faire valser Georges Brassens et Nas dans un même bateau. Il est aussi celui qui assume enfin l'héritage du hip hop dans son intégralité, ni rap conscient, ni rap de rue, le rap, ce n'est pas soit l'un, soit l'autre, c'est les 2. Le message et les tripes.
A ceux qui ne comprennent pas pourquoi j'écoute encore du rap depuis que j'ai 12 ans, je leur réponds "avez-vous entendu "qui peut le nier ?", "peur noire" ou justement .... "l'enfant seul" ????"




Celle-là ou l'autre version, celle en compagnie de ce suisse de trompettiste, Erik Truffaz, qui surpasse peut-être l'original !


Pour les autres, je n'aurai pas besoin de le faire. Par contre, il se peut qu'en leur compagnie, je me sente obligé de me justifier quant à mes goûts prononcés pour la douce mélopée, de celle que l'on n'entend pas beaucoup chez mes amis rappeurs, mais plutôt chez les amateurs de folk ou de country.
 
Pour ceux qui préfèrent la médecine douce, l'homéopathie musicale, je vous propose l'énormissime "The only living boy in New York" de Simon & Garfunkel.
Et alors là, je vous le dit tout de go, nous avons affaire ici à un hymne, un monument sacré de l'histoire de la musique.
Une intro simple mais digne d'une bonne intro à la Beatles ou Radiohead. Et un refrain .... ah mes amis ... quel refrain : ça monte en puissance, on est tout en émoi, et au moment où on sent monter la sauce, ça se calme pour nous emmener dans des contrées idylliques, avec des chœurs à couper le souffle, la douceur d'un champ de blé dans le Luberon un soir d'été ! Les chevaux qui galopent en liberté, crinière au vent ....
Et puis hop, ça remonte, l'écho sur la batterie, ça vient ça vient, non pas encore, on retourne au couplet, avec les chœurs des chevaux en plus !
Je n'en dis pas plus, vous verrez si ils envoient la sauce ou pas !!!
Ecoutez-donc ça :


On se sent pas forcément moins seul, néanmoins, les oreilles en plus, on en viendrait presque à aimer ça .... d'être seul !

jeudi 29 septembre 2011

acnée purulente

Alors sur le coup, là, c'est vrai que je ne m'adresse pas à tout le monde.
En fait, ne sont concernés par cette ordonnance uniquement :
- les adolescents pubères et boutonneux, comme disait Akh dans le trop peu célèbre et néanmoins corrosif "j'ai pas de face";
- les hommes de 35 ans qui ne se laissent pas souvent pousser la barbe et qui, lorsque ça leur arrive une fois l'an, mettent des semaines à s'en remettre tellement leur petite peau fragile ne supporte pas les affres de la vie, c'est dru, ça pique, et on se dit qu'on aurait pieux fait de ne pas se la raser;
- les femmes qui, sous hormones, vivent extrêmement mal la cruauté du monde qui les entoure et qui, paradoxalement, voient fleurir sur leurs jolies visages une flore digne des plus grandes forêts primaires équatoriales;
- les touristes se baladant en Camargue ou sur une île tropicale dans laquelle sévissent ces saletés d'insectes vampires, les mistouques.
Et je pense qu'il y en a d'autres, tant pis.
Donc, les boutons, c'est pas cool, tout le monde le sait.
Et toutes ces crèmes pour jeunes ou pour femmes ou pour les 2, ça marche pas tout le temps.
Mais ne vous inquiétez pas, le docteur Poum etc a la réponse : un masque !
Et j'opterais même pour le masque qu’arbore MF Doom sur la pochette de Madvillain.

Alors Madvillain a sorti un des meilleurs albums de rap de l'après 90's, et c'est peu de le dire. Quoi qu'avec le pedigree des auteurs de ce véritable massacre, on aurait été fortement déçu d'un autre résultat. Il s'agit, entre autre, du plus grand faiseur de beat depuis la mort de Jay Dee, le talentueux Madlib. Celui-là même qui officia avec Lootpack d'abords, puis pour Declaime, Talib Kweli, Jay Dee, Strong Arm Steady, et tant d'autres, en touchant au jazz, à la musique funk brésilienne, à l'électro .... un vrai touche à tout qui excelle dans presque tout ce qu'il entreprend. Prenez l'album de remix de Blue Note, c'est une pure merveille qui mérite amplement d'être prescrite.
Mais si l'on ne devait retenir qu'un seul de ses exploits, ce serait sans aucun doute son projet avec MF Doom, Madvillain donc.
C'est que le MF Doom, en plus d'avoir traversé le pays de la peine de mort pour se remettre en question niveau rap, il a un peu abusé des pseudos, des surnoms, des AKA. On le connaît aussi sous les sobriquets de Viktor Vaughn, Metal Finger (écoutez la série des 9 Metal Finger, des pépites d'instrus hip hop funky jazzy groovy, les 9 merveilles du monde !) mais surtout Super Villain. Donc, ça donne Madlib + Super Villain = Madvillain.
Comme Danger Mouse + MF Doom = Dangerdoom,
ou aussi Jay Dee + Madlib = Jaylib
ça, c'est pour les incultes.
Donc, en 2004, un des meilleurs MC de tous les temps (il faut dire qu'il a une tchatche très particulière et plutôt aiguisée, le MF en question) s'acoquine avec un des meilleurs producteurs de tous les temps, pour révolutionner le rap en y insufflant un esprit complètement punk, fourre-tout, et déjanté. Un peu comme si le fantôme de Thélonius Monk s'était emparé de leurs corps pendant l'enregistrement.
C'est une leçon de finesse et de richesse instrumentale (non mais où va-t-il chercher tous ses samples ???), une maîtrise rythmique qui frôle la perfection, et une dextérité vocale impressionnante.
Je pourrais vous prescrire le seul "Accordion",


car il résume en moins de 2 minutes l'ambiance de cet album, mais je ne résiste pas à l'envie de vous faire goûter à "Bistro"


ainsi qu'au terrible "Rhinestone Cowboy"


Allez, un dernier pour la route, c'est d'ailleurs leur dernière sortie, ça date de 6 mois ou un peu plus, et c'est carrément monstrueux. Le gars, il est complètement barré, il sample un vieux morceau allemand, comme si le Wu Tang sortait un tube intergalactique en samplant Gérard Lenormand, non mais .... Ils n'ont plus aucun respect ces foutus rappeurs !


C'est mieux que des boutons plein la poire quand même, vous ne trouvez pas ???

dimanche 18 septembre 2011

otite chronique

Allez de ce pas vous faire remplacer le tympan, le restaurer, changer d'oreille ou ce que vous voulez, mais faîtes quelque chose ! Et vitement !!!
Si vous ne faîtes rien, cette cochonnerie va se transformer en surdité, et là, vous ne pourrez plus écouter les bons remèdes de votre cher et dévoué docteur préféré. Autant se suicider tout de suite ! Parce que, ne plus écouter toutes les foutaises qu'on est obligé de se farcir à longueur de journée, à la rigueur, ça, ça passe, c'est même pas plus mal ....
Mais ..... la musique ...... oooooh ..... la musi .... keu ....... je sais ....... sera ..... la clé ...... de l'amour ...... de l'ami....... oups, je m'égare, où en étais-je ?
Bon bref, quoiqu'il en soit, vous avez tout intérêt à vous en préoccuper.

Et en dernier recours, il vous reste ce bon vieux coton tige. Mais attention, il ne faut pas en abuser, ça peut vous abîmer l'oreille, ce qui serait fort dommage, n'est-ce pas ? Il faut donc s'en servir avec parcimonie.
D'ailleurs, en parlant de coton tige, de parcimonie et d'oreille, il me vient à l'esprit le meilleur souvenir de coton tige de toute ma carrière de chroniqueur d'otite? Je parle bien entendu du grand  Q-Tip. Et pour en parler, je vous propose d'écouter "Wait up", véritable bombe rapologique qui constitue peut-être la pierre angulaire de toute l’œuvre de notre regretté J-Dilla, pape de tous les beatmakers, icône et symbole des plus grands producteurs, peut-être le meilleur faiseur de sons que j'ai pu entendre jusqu'à aujourd'hui.


Nous sommes en 1999, l'âge d'or du Hip Hop touche à sa fin, en témoigne la fin d'A Tribe Called Quest. Ce groupe a révolutionné le genre, il y a posé sa griffe Jazzy, son côté détendu et surtout a permis de ne pas forcément associer rap et gangsters, rap et violence, rap et flingues, rap et femmes à poil, bref, l'image du rap a beau être égratignée à pas mal d'endroit, si elle ne l'est pas plus que ça, c'est en grande partie grâce à des gars comme eux, et quelques autres.
A la séparation du groupe, Q-Tip se tourne vers son vieux pote Jay Dee qui se sépare lui aussi doucement de son Slum Village, et avec qui il enregistre un premier album solo "Amplified" qui restera à jamais gravé comme l'empreinte qu'il aura laissé à ce mouvement.
Q-Tip aura non seulement milité pour le Hip Hop, façonné ce genre à sa manière, produit des sons pour Nas, Mobb Deep, mais il aura surtout laissé ce témoignage, de ce qui restent, car il y aura rarement mieux, une œuvre à part entière dans l'histoire du rap.

Ce son de caisse claire qui tape et qui retape, cette rythmique si typique des productions J-Dilliennes, ce son à la fois crasseux et jazzy, sale et tellement classe à la fois, comme si des intellos se mettaient à écrire des bouquins pour les plus grands lascars !


Allez, je vous prescris également l'autre remède qui va avec, le délirant "NT", en compagnie de ce chien fou de Busta Rhymes, capable du meilleur comme du pire, et dans ce cas, du meilleur.
Ecoutez la fin, l'instru s'arrête à 3.00 et là, Busta commence à s'exciter comme un enragé, c'est tout simplement délirant et unique dans le genre, seul Ol'Dirty Bastard avait osé se lâcher comme ça avant !!!!
Ca vaut vraiment le coup d'oreille !! Profitez-en, elle marche encore.
Par contre, je vous l'accorde, c'est pas la meilleur pochette qu'on ait vu, ça c'est sûr, c'est pas la pire, mais c'est loin d'être un modèle du genre !

lundi 12 septembre 2011

caries #2

Bon, je reste sur ma lancée, je vais perdre le rythme sinon.

Dans la série "tube qui envoie", je vous présente Miss Dynamite et son éloquent "Dy-Na-Mi-Tee".
En plus, elle est presque voisine avec la délicieuse M.I.A., ça veut rien dire mais quand même.
La première fois que je l'ai entendue, je suis resté assis, le cul par terre, transis et ébahi devant tant de maîtrise, de groove, de "sensual healing", surtout venant d'une toute fraiche adepte du garage UK, sur le cul j'étais, et j'ai mis un certain temps pour me relever !

mercredi 7 septembre 2011

retour de vertige

Bon, The Bad Plus, ça n'a pas marché, il vous en faut un peu plus pour planer ...
Qu'à cela ne tienne, on ne trouve pas le remède miracle du premier coup, et à chaque fois.
Donc, avec ça, c'est sûr, vous vous envolerez et pas qu'une fois !

Alors ça, c'est Fat Jon The Ample Soul Physician, ou Fat Jon tout court si vous préférez.
Il vient d'un groupe de hip hop dénommé Five Deez de Cincinnati. Ils ont traîné avec Hi-Tek, Talib Kweli (donc du plutôt beau monde quand même) mais surtout, derrière leur étiquette de clowns et de rigolos (ils aimaient ne pas se prendre au sérieux, ce qui est rare pour un groupe de rap quand même, vous en conviendrez), il y a une sacré richesse à la production, c'est prolifique, éclectique, ça va puiser autant dans le jazz que le trip-hop. D'ailleurs, il a pas mal fricoté avec des japonais, dont Nujabes, plutôt dans le style abstract hip-hop, et ça se sent à l'écoute de ce morceau.
Bref, lui, il est vraiment très fort, et je le classe avec les rares beatmakers qui planent vraiment au dessus du lot, à savoir Kan Kick, Madlib, J Dilla, Exile, Flying Lotus, Spinna, Apollo Brown, Oddisee, Amplive, 9th Wonder, Nicolay, Hezekiah et Jneiro Jarel, bon, j'en oublie sûrement, mais j'y reviendrai.

Allez, c'est quand même mieux qu'un spliff :

mercredi 31 août 2011

hémorragie

Alors là, c'est pas cool, vous sortez du Queens, à New York j'entends, nullement question de tournoi de tennis, on se comprend, et là, vous vous prenez une balle dans l'épaule, on ne vous demande pas pourquoi, c'est votre problème et c'est pas nos oignons, et puis le quartier craint un peu, quelle idée aussi!!!
Bon, le sang coule à flot, pire qu'avec un nez qui coule, et là, c'est l'hémorragie, externe, c'est pas joli à voir, il faut se dépêcher sinon ...

A ce niveau-là, il n'y a qu'une solution, un bon petit "Survival of the fittest" de Mobb Deep.

Nous sommes en 1995, parmi les plus belles années du Hip Hop, ce qui se trame dans les bas-fonds new-yorkais est en train de révolutionner le genre. Un duo de rappeurs juvéniles, Havoc et Prodigy décident de se servir ailleurs que chez James Brown, Georges Clinton, Roger Troutman, Zapp et Donald Byrd, pour aller piocher dans le piano, les violons, bref, des références pas franchement Hip-Hop pour l'époque. Le son de caisse claire claque comme jamais auparavant. C'est franchement sombre, l'ambiance est lourde. Ils racontent le quotidien de la rue avec une sincérité et un style très neufs. Surtout, leur dextérité vocale bouleverse tous les codes du rap. Finies les structures basiques à la Public Enemy et Rakim (qui ont malgré tout droit à notre respect), ils posent leurs voix et leurs textes de façon complètement déstructurée, presque anarchique, mais avec une puissance ... c'est incisif, millimétré.
Cet album, "The Infamous", est une légende, un des premiers pavé lancé dans la face du monde, avec le "36 chambers" du Wu-Tang, le "Things fall apart" des Roots, le "Illmatic" de Nas et quelques autres également, mais pas beaucoup.

Ecoutez plutôt cette intro au piano, cette entrée en matière pour le moins surprenante, ce boum boum qui arrive quand on s'y attend le moins, le craquement du vinyle, et puis ce qui se dégage, cette tristesse, cette mélancolie. Si on écoutait pas du rap, on en chialerait presque ... non ?