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jeudi 10 novembre 2011

rage de dent

Je ne connais qu'un seul remède vraiment efficace, et ça marche un peu pour tout, il suffit de déplacer le problème.
Par exemple, pas plus tard qu'hier, je discutais avec un ami blogger qui se plaignait d'une rage de dent horripilante. Il soufrait, à priori beaucoup, bref, on discutait de ci de ça, et lui me rabâchait toutes les 10 secondes que ses dents .... c'était insupportable et nanani et nanana .... alors à la fin, je lui ai conseillé de déplacer le problème. Devant l'attention qu'il m'accordait et l'impatience que je percevais dans son manque de voix, je me suis permis d'être un peu plus explicite, à savoir :
Si vous avez très mal quelque part, pour oublier votre douleur, il faut vous faire mal ailleurs.
Mais vous êtes fou, me direz-vous, après je vais avoir mal ailleurs !
Et bien c'est exactement ce que je suis en train de vous dire, une autre douleur mais que vous maîtrisez un peu mieux et puis ça change, c'est sympa et c'est toujours ça de pris, par exemple, défoncez-vous les tympans !
En partant de là, je vous conseille plutôt un bon Slint, ça détruit les oreilles, mais c'est aussi très beau, c'est mélodieux, c'est riche, c'est même mieux que ça, c'est planant, c'est surprenant, c'est rare et c'est  bien mieux qu'une rage de dent ou que Céline Dion !!!

Slint et moi, c'est un peu la même histoire que Fugazi et moi, mais avec une année d'intervalle. Même blocage, même claque, même ami à côté, mêmes silences pendant des heures, juste la surprise. On découvrait un son jamais entendu avant, une violence et une mélodie à priori incompatible et pourtant .....
Slint a tout du groupe culte, un premier album bouleversant, dans tous les sens du terme, suivi d'un deuxième album devenu cultissime, fondateur, "Spiderman", et une séparation prématurée. Un son rugueux, à la limite du métal d'Helmet, des structures déjantées, une production trempée dans l'acide, des rythmes fracassés, et à côté, des voix le plus souvent audibles, des lignes musicales magnifiques, ou à défaut plus qu'originales, ce qui est parfois plus intéressant ! Ils ont crée un style à part, le post-rock.
Chaque membre est parti faire évoluer la musique ailleurs, pour pas s'embêter dans la vie, ils sont allés créer, ou bien accompagner les Breeders, Tortoise, Will Oldham, Four Carnation, Aerial M et j'en passe.
Mais jamais très loin de Steeve Albini.
Ils ont marqué ma jeunesse, au même titre que Fugazi, que les Pixies ou que Sonic Youth.
Leur son pourrait faire penser au meilleur Nirvana, à My Bloody Valentine, mais le son, c'est tout, parce que le reste, c'est une toute autre histoire.


Le morceau n'est pas très court, c'est vrai, mais justement, soyez attentifs aux différents thèmes. L'intro est sommes toutes assez basique. Le thème est planté, bien campé, c'est sourd et c'est lourd. Mais dès 1'43, on entre dans un passage "métal hurlant", avec une rythmique pourtant très lancinante. Mais ça ne dure pas, à partir de 2'03, on revient à des accords moins bruyants mais tout aussi déstabilisants, dissonants même. Jusqu'à la 6'42, ça oscille entre le dissonant, le métal hurlant, des voix semi parlées, avec toujours ce thème récurrent mais tellement hypnotisant, des silences oppressants, des interludes qui annoncent une suite inimaginable, bref, on ne voit pas trop où ils veulent en venir. Et là, on comprend ! On assiste à un déferlement de violence, de son surpuissant, un mec qui hurle "I miss you" avec ses tripes, c'est énorme, c'est mélodique, c'en est presque beau, et ça s'arrête, comme pour nous surprendre jusqu'à la fin.
Ce morceau pourrait être classé à côté du " Paranoid Android" de Radiohead de par son côté orchestral, déstructuré, et déjanté.

Après ça, la rage de dent, c'est un détail superflu, des broutilles, de la gnognotte en boîte, d'ailleurs, on l'avait oublié.

mardi 27 septembre 2011

toxicomanie

Désolé si le cabinet est resté fermé pendant si longtemps, c'est que votre bon docteur Poum Poum Tchak était invité à un colloque des laboratoires Servier. J'avais perdu mon médiator !
Là, ça va mieux, j'ai moins mal au ventre et je dois vous parler de toxicomanie.
Donc, votre fils se drogue, et vous êtes inquiet. Vous ne vous rappelez plus ce que vos parents vous ont dit lorsqu'ils vous ont surpris dans votre chambre à tirer sur un petit bédot ? Vous ne vous souvenez pas de ces arguments si convaincants, de ceux qui vous remettent dans le droit chemin ?
Une seule solution, un seul mot : "straight edge".
C'est un mouvement issu de la scène punk hard-core de Washington qui prône (prônait je pense) une abstinence totale d'alcool, de drogues, de sexe, de ..... Oh my god, mais où vont-ils chercher tout ça ?
Il est associé à Ian McKaye, éminent membre de Minot Threat mais surtout de Fugazi.

Ah enfin !!!!! on y vient ! Depuis le temps qu'il nous en parle, de ce Fugazi .... Fugazi par ci .... Fugazi par là, et toujours rien ..... on va enfin savoir !!
Et je ne peux pas vous parler de Fugazi sans évoquer le souvenir de la première rencontre avec ce groupe. Cet épisode fait partie des moments les plus marquants de ma vie, et il continuera de me hanter jusqu'à la fin 2012 si on ne fait pas attention.
Bref, nous étions, mon ami Baleinouze et moi-même, assis à la table de sa cuisine d'étudiant, au début des années 90. Je venais d'acheter "Thirteen songs", le premier album de Fugazi, sorti quelques années auparavant. Il nous tardait de l'écouter, ça faisait quelques temps déjà qu'on y pensait. Nous voilà donc à cette table et mon cher ami étudiant insère le cd dans la fente, après nous avoir servi une petite bière pour étudiant fabriquée dans le nord de la France, donc pas très chère et pas très bonne, passons.
Le premier morceau commence et à ce moment-là, il s'est produit un truc très étrange : nous n'avons pas ouvert la bouche pendant 2 heures, soit 2 écoutes d'affilée. 2 heures sans parler, les oreilles scotchées aux enceintes, à se regarder, et à halluciner. Au bout de 2 heures, j'ai du dire quelque chose dans le genre "j'ai jamais rien entendu d'aussi bon de toute ma vie !!!"
Ces 2 heures ont bouleversé ma conscience, non pas de l'humanité, mais de la musique. J'ai été complètement scotché, nous étions complètement scotchés. Ca nous a cloué sur place, figé, à se demander ce qui venait de se passer. Et ce qui venait de se passer, c'est que Fugazi venait de changer notre vie, en tout cas la mienne.
J'ai suivi la carrière de ce groupe durant plus d'une décennie, à attendre le prochain album, à ne jamais être déçu, jusqu'à ce que je me lasse, non pas du groupe ni de leur musique, mais du son des guitares en général. Je me suis réveillé un jour en ne voulant plus écouter de rock, ni aucun groupe à guitare. Bon, j'y suis revenu, mais ça m'a permis de m'ouvrir à tant d'autres styles que je ne regrette rien.

Cette ordonnance commence à traîner en longueur, il ne faut pas que je m'éternise, je vous offre donc un des chefs-d’œuvre de Fugazi, j'ai nommé "the argument", sorti en 2001 sur l'album du même nom.
J'aurais pu en choisir d'autres .... et je le ferai sûrement prochainement.
D'ici là, bonne écoute.


Ah, au fait, en passant, il faut savoir que cette histoire de "straight edge", c'est de la foutaise, enfin, non, ça a réellement existé, mais ce pauvre Ian Mckaye n'a absolument rien à voir avec ce mouvement, beaucoup le pensent, mais en vérité, et bien c'est pas vrai. La vérité, c'est que certaines paroles d'une de ses chansons, à l'époque de Minor Threat, ont été complètement interprétées et qu'on a cru qu'il voulait dire abstinence ! C'est lui qui le dit. Comme quoi ... la drogue  ....... c'est vraiment pas bon !